Le Club Memori
Pour ceux qui veulent comprendre, maintenir et améliorer leur mémoire.
Vulgarisation scientifique, méthodes, trucs et astuces pour bien mémoriser.

Prendre des notes aide à bien mémoriser. À condition d’utiliser une méthode efficace et, bonne nouvelle, il en existe plusieurs. À la clé : des notes utiles, des comptes-rendus fidèles, du travail plus efficace ou des cours mémorables.

Cet article concerne les étudiants, les cadres d’entreprise, les apprentis journalistes, ceux qui doivent faire des comptes-rendus de réunion etc. Ces situations ont une chose en commun : ça va toujours trop vite et il est impossible de tout noter.

Alors comment faire pour, ensuite, reconstituer les débats, restituer la conférence ou le cours noté à la volée ?

Allez, on respire un grand coup et on prend le temps d’examiner la question.

Commençons par le commencement.

Prendre des notes, ça sert à quoi ?

Curieusement, la réponse n’est pas évidente. Les réponses fusent dans tous les sens. Quelle serait la vôtre, par exemple, dans la liste ci-dessous ? Prendre des notes, pour vous, ça sert à…

  • se souvenir de ce qui a été dit ?
  • garder une trace écrite ?
  • reconstituer le déroulé précis d’une communication ?
  • faire croire que vous êtes est intéressé ?
  • conserver l’essentiel d’un exposé ?
  • vérifier plus tard si les décisions prises ont été appliquées ?
  • trouver des idées neuves à partir de leur examen ?
  • pouvoir justifier ensuite du travail fait ?
  • faire un point d’étape ?
  • consolider la connaissance d’un sujet ?
  • montrer que vous êtes sérieux ?
  • garder la trace d’une recherche personnelle ?
  • autre chose ?

Prendre des notes, dans quel but final ?

La matière étant large, je vais resserrer le propos. J’évacue donc d’autorité les cas factices tels que se montrer faussement intéressé ou sérieux, juste pour la galerie. Nous allons nous focaliser sur deux cas très similaires : les lycéens et étudiants d’une part, et les professionnels de l’autre.

Photo d'une jeune femme en train de prendre des notes devant un livre ouvert devant elle.

Pour les « scolaires », c’est bien simple. On est obligé de prendre des notes parce que le prof cause et qu’il n’y a pas forcément d’autres supports. Sauf les livres recommandés mais souvent le même sujet n’y est pas traité de la même façon. Ou alors à plusieurs endroits alors que le professeur a synthétisé. Quoi qu’il en soit, le but des notes c’est d’obtenir un « corpus » à apprendre ensuite.

Pour les professionnels, c’est différent. Vous avez les notes de travail destinées à être utilisées rapidement. Certains utilisent des post-its, un carnet ou un cahier, voire le premier papier qui leur tombe sous la main. Ces notes de consommation courantes, ce n’est pas le sujet. En revanche le cas des notes de réunion est proche du cas scolaire. Le « corpus » n’est pas à apprendre mais à restituer fidèlement.

Il y a, bien entendu, d’autres occasions où savoir prendre des notes est indispensable, même en petit comité. Par exemple, le directeur commercial peut difficilement demander au manager de parler moins vite quand il débite la liste des matières premières qui ont augmenté…

Dans certaines professions la pertinence des notes est même d’une importance capitale. Par exemple pour un greffier, un huissier, un journaliste… Quel que soit le cas, il existe une nécessité commune.

L’important, c’est de favoriser la mémorisation.

Dans tous cas, en effet, prendre des notes doit faciliter l’exactitude ET la mémorisation… de ce que vous n’avez pas été noté !

Le collégien devra prendre des notes de façon à pouvoir retrouver les éléments manquants pour reconstituer le cours. Puis les organiser de sorte à favoriser la mémorisation du cours.

Le professionnel devra lui aussi prendre des notes de façon à reconstituer les éléments manquants. Dans un second temps, le compte-rendu de réunion devra permettre à ceux qui le liront de se remettre en mémoire l’ambiance de travail et la consistance de la réunion. Bien que ce ne semble pas être le but a priori, un compte-rendu bien fait doit aussi les aider à mieux se mettre en mémoire les enjeux, les décisions prises et leurs raisons, les projets lancés, l’organisation prévue etc.

Et c’est la même chose dans des domaines qui ne sont pas expressément celui des études ou celui des entreprises. Par exemple pour des notes de conférence ou en session de formation. L’idée générale, dans tous les cas, c’est de parvenir à prendre l’orateur de vitesse. Mais comment y arriver alors que vous avez tendance à noter au fur et à mesure ? Et surtout sachant qu’on écrit beaucoup moins vite qu’on ne parle…

La bonne nouvelle, c’est que c’est tout à fait possible.

Les 6 clés d’une prise de notes efficace
ET
facilitant la mémorisation


Il n’y a pas de secret, les voici tout de suite :

  • La concentration
  • La focalisation sur l’essentiel
  • Le plan
  • L’organisation des notes.
  • Le cas échéant les exemples, les références
  • L’utilisation de symboles ou d’abréviations

Clé n° 1 : La concentration

Si vous êtes concentré, si vous suivez l’orateur vous activez votre mémoire sémantique. C’est un garant du passage des informations dans votre mémoire à long terme. Par ailleurs le fait de comprendre le sens vous permet de vous découpler du mot-à-mot que vous entendez.

Or la notation mot-à-mot est la pire qui soit. Elle consomme énormément de temps. Vous êtes vite distancé. Et, en la pratiquant, assez souvent vous ne comprenez même pas le sens de ce que vous entendez.

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C’est pourquoi il vaut mieux prendre des notes en léger différé par rapport à ce que vous entendez, le temps de comprendre. Un peu comme font les traducteurs en simultané. En fait, la traduction simultanée n’existe pas. C’est toujours une traduction en léger différé. Mais vous avez un avantage sur les traducteurs : vous pouvez beaucoup simplifier. Eux, non.

Toutefois, vous ne pouvez simplifier que si (et seulement si) vous avez compris le sens. De la sorte, vous pouvez aller à l’essentiel. Mais vous ne pouvez comprendre le sens que si vous êtes concentré. Ce qui exclut de prêter attention à autre chose… Alors qu’aujourd’hui, les trois quarts des participants à une grande réunion consultent leurs mails en douce… Autant que les étudiants en cours !

Quand vous faites ce choix-là, vous faites aussi le choix d’une prise de notes de mauvaise qualité. Ce point est incontournable, la prise de notes efficace n’existe pas pour les fumistes ou les distraits. Si vous ne deviez mettre en œuvre qu’une seule clé, ce serait celle-là.

Clé n° 2 : La focalisation sur l’essentiel

Elle découle directement de la première. Supposez que vous entendiez « Si vous voulez que la relecture de vos notes soit vraiment efficace, ¤ alors dites-vous bien que vous devez prendre des notes parfaitement lisibles, ¤ sinon vos notes ne vous seront pas d’une grande utilité. ».

Note: c’est moi qui ai placé les  » ¤  » dans le texte.

Arrivé au premier ¤, vous comprenez que le thème est « une relecture vraiment efficace ». Vous pourriez donc simplement noter relecture vraiment efficace. Puis, arrivé au second ¤, vous comprenez qu’il s’agit « d’avoir pris des notes lisibles. Vous pouvez simplement écrire = notes lisibles.

Au total, avec « relecture vraiment efficace = notes lisibles » vous passez de 34 mots à 5 mots ! Et vous avez juste enlevé le « gras » pour ne garder que l’essentiel. Peu importe que l’orateur ait parlé à 150 mots à la minute. Vous n’avez pourtant rien raté d’essentiel.

Regardez ceci, concernant le sacre de Napoléon (Wikipedia) : « La présence du pape est donc davantage un message aux pays européens qu’une profession de foi catholique de la part de Napoléon. Napoléon, d’ailleurs peu sensible au sort du pape, le retient plus tard prisonnier à Fontainebleau ».

SI vous entendiez cela, vous pourriez simplifier par : « Présence pape = message politique Europe + que foi religieuse. D’ailleurs + tard, il l’emprisonne à Fontainebleau. » Cette fois, il y a moins de « gras » à enlever mais on passe tout de même de 37 mots à 13 mots.

A 150 mots minute (2,5 mots à la seconde, c’est très rapide) il faut quand même 15 secondes pour prononcer le texte de Wikipedia. C’est suffisant pour écrire ces 13 mots. Sans rien perdre du sens.

Le coup à prendre, c’est d’écrire en léger différé.

Pour en comprendre tout l’intérêt, il faut comprendre la structure de la langue. Globalement, nous avons tendance à énoncer d’abord une généralité. A poser un cadre. Ensuite on entre dans une exposition plus détaillée. Puis on entre dans des explications plus fines. Bien souvent c’est là que se trouvent les informations les plus importantes.

C’est un peu comme pour une recette de cuisine. On vous parle des ustensiles et des produits nécessaires. Ensuite on entre dans le détail des opérations. Et tout à la fin on vous donne le petit « secret » du chef qui fait toute la différence entre un bon plat et un plat inoubliable…

Que se passe-t-il si vous notez comme un forcené l’intégralité de la première partie ? Si vous y parvenez, vous serez en retard pour noter la seconde et vous finirez par rater complètement la fin.

Il existe des études sur le rendement des notations avec ou sans méthode. Les « scribes » arrivent à noter 80 % des informations générales. Ce taux tombe à 60 % environ pour les expositions secondaires plus détaillées et à 40 % environ des explications fines. Quant au taux de notation des exemples, il est misérable : environ 10 % seulement !

Tout cela pour avoir voulu transposer l’oral en texte exhaustif… Oubliez-ça ! Enlevez le gras, ne gardez que le sens. Pour cela vous devez obligatoirement différer de quelques secondes le début de votre notation. C’est un coup à prendre. Et croyez-moi, quand vous faites ça, vous êtes obligé d’être concentré sur ce que vous entendez. Cela vous fait comprendre, Et comprendre vous permet en même temps d’en retirer l’essentiel à noter et d’activer votre mémoire à long terme.

Clé n° 3 : le plan

Vous n’êtes pas maître du plan. Mais tout orateur a un plan, sinon c’est juste un bavardage. La plupart du temps il est annoncé. Parfois dès le début et c’est tant mieux. Parfois, au fur et à mesure, même si ce n’est pas annoncé comme tel. Par exemple « Maintenant abordons le cas de… », « Nous avons vu que…et puis que … », « Un dernier point avant de conclure… » etc.

Ce qu’il faut savoir c’est que le plan facilite l’organisation de la matière ET sa mémorisation. Le plan est d’ailleurs, pour la mémoire, un « plan de récupération« . Les titres et des sous-titres sont des « indices de récupération » qui facilitent la remémoration.

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Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est ainsi que votre mémoire fonctionne au naturel. Le cerveau n’aime pas le fouillis et il organise tout ce qu’il emmagasine en mémoire. Et, le croiriez-vous ? les études montrent qu’il classe par catégories et sous-catégories. Il fait un plan !

Lui donner un plan tout fait économise donc de la ressource cérébrale. Cela rend votre cerveau plus disponible et facilite votre attention.

Notez donc toujours les titres et sous-titres au fur et à mesure. Ils sont nécessaires. Si l’orateur ne le fait pas, dégagez-vous-même la structure et mettez des sous-titres dès que vous avez compris les articulations. Au pire, si vous ne les comprenez pas tout de suite, faites-les à la fin du discours.

Clé n° 4 : l’organisation des notes

Cette clé est cousine de la précédente.

Ça n’a l’air de rien mais ça compte énormément. Quitte à utiliser plus de papier, notez de façon aérée. Cela vous permettra de rajouter à leur place les informations quand l’orateur revient sur un point traité précédemment.

Écrivez en lettres capitales les titres ou les sous-titres. Cela permet de les repérer facilement et à la relecture de « réviser » rapidement le plan. Vous pouvez numéroter si cela vous aide. Essayez de garder toujours la même façon de faire.

Par exemple souligner les titres et/ou mettre les sous-titres en retrait. Vous pouvez aussi souligner ou mettre une coche en marge des points importants. La plupart du temps c’est l’orateur qui vous le dit… « un point particulièrement important… », « N’oubliez surtout pas que… », « prêtez attention à ceci… », voire carrément « c’est important… ».

Si ça va trop vite et que cela tient de l’énumération, une liste à puces peut s’imposer. Les « puces » sont rapides à faire au stylo.

Peu importent vos choix. Il est probable que votre organisation n’est pas la mienne. Faites comme cela vous parait le plus naturel. L’important c’est de vous constituer une « charte d’organisation » et de vous y tenir. Et il vaut mieux aussi rester sobre. Si vous soulignez la moitié de ce que vous écrivez, votre soulignement ne veut plus rien dire.

Clé n+ 4 : les exemples, les références

Attention : les exemples sont TRÈS importants. Or, les « noteurs » ont tendance à les oublier. C’est dommage. D’autant que ce sont de très puissants indices de récupération, c’est-à-dire de remémoration. Vous vous rappellerez plus facilement les exemples que les concepts qu’ils illustrent… à condition de les avoir notés ! Ce sont alors les exemples qui vous mèneront au fond du sujet et non pas l’inverse.

Certes, un exemple peut se montrer parfois difficile à simplifier. Si vous n’arrivez pas à noter l’essentiel assez vite, donnez-lui simplement un nom. Ainsi : « exemple du tri à Limoges », « exemple de l’acide aminé introuvable », « exemple de l’erreur bénéfique du chef de secteur », « exemple du raton laveur », etc.

Laissez un blanc pour écrire l’exemple après coup. En pareil cas, il faut que vous soyez certain de le retrouver de mémoire. Soyez prudent, mieux vaut écrire l’exemple le plus tôt possible.

Les références, quant à elles, ne joueront aucun rôle dans la mémorisation. Mais ce sont souvent des compléments importants à considérer plus tard… à condition de les avoir notées.

J’ai lu plus d’une fois, sur des sites a priori sérieux, qu’on peut se dispenser de noter les exemples pour gagner du temps. Ce serait des illustrations secondaires. Quelle erreur ! On voit que ces auteurs ne savent absolument pas comment fonctionne la mémoire. Ne pas les noter, c’est se priver de puissants indices de rappel (note: rappel ou récupération, c’est pareil…).

Le seul cas où l’on peut gagner à ne pas tous les noter c’est lorsqu’il y en a plusieurs pour éclairer un même concept. Du moins pour les étudiants. Au contraire, si ce sont des exemples que vous devrez réutiliser dans un argumentaire commercial, plus vous en avez en mémoire, le mieux c’est !

Clé n° 5 : l’utilisation de symboles ou d’abréviation

Le débit de parole d’une personne faisant un exposé ou expliquant quelque chose varie de 120 à 150 mots par minute… Cela fait au moins deux mots à la seconde. Mais quand vous notez, vous avez du mal à dépasser… 30 mots par minute. Cela fait 2 secondes pour un seul mot. Le rapport est de 1 à 4. A priori, vous ne pouvez donc noter qu’un quart de la matière.

Vous pourriez vous entraîner à écrire plus vite. Hélas, la contrepartie c’est une perte de lisibilité. Combien de fois ne vous est-il pas arrivé de ne pas pouvoir vous relire ? Ne rêvez pas, vous ne gagnerez pas beaucoup de temps de ce côté-là ! Évidemment il y a la « sténo ». Le rendement est stratosphérique : 250 mots minute ! Même Françoise Sagan ne parlait pas aussi vite! Mais êtes-vous prêt à apprendre la sténo ?

En réalité, pour gratter encore un peu de temps, après la focalisation sur l’essentiel (clé n° 2), vous n’avez qu’une seule vraie solution : utiliser des abréviations. Avec elles vous pouvez par moment presque doubler le nombre de mots notés par minute.

En combinant la simplification (enlever le « gras ») et l’usage d’abréviations ou des symboles, vous pouvez noter intégralement un discours.

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Certainement pas le mot-à-mot, bien entendu. Mais tout l’essentiel.

Quelles abréviations ?

Les abréviations sont en partie personnelles. Par exemple, je n’écris jamais « travail » en prise de note. Mais simplement « W » parce que j’ai retenu que c’est le symbole du travail en physique. Pour noter « mémoire », je ne me casse pas la tête : je la note « M ». Si je dois noter « mémoire à court terme » ou « mémoire à long terme », cela devient MCT et MLT…

D’autres coulent de source. Ainsi abréviation devient « abrév. », personnel devient « perso », supprimer devient « suppr. ». Et, bien sûr, exemple devient « ex. », environ devient « env. », tout à fait devient « T à F ». Etc.

D’autres abréviations résultent plutôt d’un système. J’utilise fréquemment un mélange de techniques. L’une consiste à supprimer les articles, un maximum de voyelles ou le milieu des mots longs, en le remplaçant par un trait. Je remplace aussi généralement le « ent » à la fin des verbes ou adverbes par un trait horizontal. Etc. J’écrirai ainsi « chgm—» pour changement.

Quant à la suppression des voyelles, elle concerne évidemment aussi tous les mots utilisés fréquemment. Ainsi, « souvent » devient « svt », avant devient « av. », pendant devient « pdt », quelqu’un devient « qq », quelque chose devient qq chse », quelquefois devient « qqx ». Là, il faut comprendre que c’est le « x » de la multiplication… Je supprime parfois aussi des consonnes.

Ça peut paraître curieux mais ça marche souvent très bien, surtout quand les mots sont longs (On peut difficilement abréger les mots courts…). La plupart du temps, je fais cela sans réfléchir, en fonction du contexte. Le principal, c’est de s’y retrouver à la relecture.

Quels symboles ?

J’utilise le signe « = » pour remplacer « aussi bien, est, c’est, cela signifie » … Une flèche montante signifie « monter, augmenter », une flèche descendante, « descendre ou diminuer ». Une flèche double signifie « résultat, implique, aboutit à ». Un trait horizontal ondulé veut dire « environ, approximativement, à peu près » …

Là encore, à chacun de trouver ses symboles. Il n’y a pas de règle, vous pouvez inventer au fur et à mesure. Il suffit que vous soyez capable d’en retrouver le sens en fonction du contexte. Si vous connaissez les lettres grecques, vous pouvez utiliser l’alpha pour « début, commencement », l’oméga pour « fin, terminaison, terminus, le « delta » pour « écart, fossé » etc. Les symboles mathématiques s’imposent aussi d’eux-mêmes. « Moins, plus, différence, multiplié par, divisé, racine » …

Quand on écrit beaucoup, on se crée au fil du temps sans même y penser des habitudes d’abréviation. Rien n’empêche d’associer symbole et abréviation. Par exemple j’écris m avec un ^ au-dessus (mon clavier refuse de faire ça !) pour « même ». C’est un mélange des genres.

Pour autant, ne comptez pas sur les symboles et abréviation pour gagner beaucoup de temps. Vous en gagnerez toujours, mais à la marge. Le grand faiseur, c’est quand même la focalisation sur l’essentiel qui vous permet de supprimer tout le « gras » qui n’apporte rien en termes de sens.

Clé n° 6 : la relecture et la révision des notes

Juste après l’écoute vous demeurez quelque temps imprégné d’une sorte de halo sémantique. Comme après l’écoute d’un concerto quand la musique résonne encore en vous pendant un moment. Ce halo, c’est le moment idéal pour vous relire.

Chaque fois que c’est possible, relisez donc vos notes sans délai. Vous n’imaginez pas à quel point vous allez faciliter la mémorisation de ce que vous avez entendu. Pour les élèves et étudiants, c’est plus facile à dire qu’à faire. Il arrive assez souvent que les cours s’enchaînent. Mais faites-le, le plus tôt possible. A la relecture, des informations vont vous revenir, alors que vous ne les aviez pas notées.

Dans le cas d’une réunion, profitez de la pause pour relire vos notes. Quitte à rester seul dans la salle pour cela. Ainsi, à la fin de la réunion, vous n’aurez que la moitié des notes à relire. Vous pouvez aussi profiter des moindres interruptions pour cela (réglage d’un vidéo projecteur ou distribution de documents par exemple).

Cette relecture à chaud est indispensable pour fixer dans votre mémoire la teneur de ce que vous avez entendu. Si vous devez retravailler dessus assez vite, cela suffira généralement. C’est le cas, par exemple, d’un compte-rendu de réunion à faire, si vous le faites dans la foulée. Ou de notes prises lors d’un briefing.

En revanche, si ce sont des notes de cours et que vous avez un examen 6 mois plus tard, ça n’a rien à voir. Une relecture ne suffira pas. Vous devrez réviser… Eh oui, la répétition est encore le meilleur « burin de la mémoire ». A condition toutefois qu’elle soit précédée par la compréhension.

Mais ne révisez pas comme un bourrin, utilisez les répétitions espacées ou les boites de Leitner. Je vous renvoie à mon article sur la question.

Conclusion

Cet article vous parait marginal par rapport au sujet de ce blog : la mémoire ? Il ne l’est pas.

D’abord parce que l’habileté cognitive n° 1 (la concentration) est celle qui favorise le plus la mémoire à long terme. Ensuite parce que la prise de note est globalement un outil de mémorisation. Parce qu’elle fait appel à plusieurs de vos mémoires, y compris la mémoire motrice. Enfin, parce que le but d’une prise de note bien faite est SURTOUT de favoriser la remémoration de ce que vous n’avez PAS noté. La boucle est bouclée.

Ne prenez donc pas de notes n’importe comment. Prendre des notes, cela s’apprend. Ce n’est pas difficile et on se perfectionne vite à l’exercice. Exercez-vous. Devenez un pro de la prise de notes, cela pourra vous servir toute votre vie.

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