Le Club Memori
Pour ceux qui veulent comprendre, maintenir et améliorer leur mémoire.
Vulgarisation scientifique, méthodes, trucs et astuces pour bien mémoriser.

LA MÉMOIRE EN PRATIQUE

Infaillible, ça veut dire que ça marche à tous les coups. On est bien d’accord sur cette définition ? Oui ? Eh bien je n’ai pas peur de l’affirmer, c’est vrai, ça marche à tous les coups. Et, croix de bois croix de fer, si je mens je vais en enfer : ça ne prend pas plus de trois secondes. Il y a juste une petite préparation « motivationnelle » à faire une première fois au début. Et ensuite ça roule tout seul !

Comment vous rappeler où vous avez mis vos clés?
La méthode infaillible… en 3 secondes !

C’est une promesse forte vous en conviendrez. Vous êtes même certainement incrédule. Mais promis, juré, je vais tenir parole. Seule condition : ne pas vous contenter de lire cet article. Vous devez appliquer la méthode sans attendre demain. C’est tout.

Mais avez-vous besoin de cette méthode ?

C’est simple, cet article est pour vous si il vous arrive fréquemment de vous demander où vous avez mis :
• Vos clés, que vous aviez encore en main y a 10 minutes…
• Votre briquet, qu’il vous semblait avoir posé là…
• Ce livre que vous avez lu hier soir…
• Votre smartphone, que vous aviez posé sur le photocopieur…
• Ce papier important que vous aviez pourtant rangé à un endroit stratégique…
• Etc.

Si ça ne vous est jamais arrivé, bon d’accord ce n’est pas du tout pour vous. Vous pouvez le zapper ! Et le signaler discrètement  à Jean-Claude qui, lui…

Si au contraire ce sont des choses qui vous arrivent, un petit briefing rapide sur le fonctionnement de la mémoire s’impose.

La mémoire, comment ça marche ?

Pour le détail, je vous renvoie notamment à mes articles « les secrets de la mémoire » et « l’attention et la concentration« .

Toujours est-il que, pour la plupart des gens, la mémoire c’est se rappeler. C’est ce que vous pensez ?

Eh bien non, vous avez tout faux !

La mémoire est une chaîne

Autrement dit, la mémoire c’est (en simplifiant) :

• Percevoir et porter attention à l’information
• Transmettre l’information
• Stocker l’information
• Intégrer l’information
• Rappeler l’information

C’est une chaîne d’opérations. .

Vous comprenez bien que si un des trois premiers maillons fait défaut, il n’y a pas d’intégration et de rappel possible.

Car vous ne pouvez rappeler que des informations que vous avez perçues ET auxquelles vous avez porté attention. Vous percevez, en effet, des tas de choses sans y faire attention. Par exemple le bruit d’une voiture qui passe. Ou quelque chose que l’on vous dit alors que vous êtes concentré sur autre chose. Mais ça, ça ne va pas se « graver » dans votre mémoire.

Quelques exemples

Par exemple, vous êtes concentré sur une tâche à finir impérativement avant 18 h. C’est vital. Vous devez ensuite aller en parler avec votre boss. C’est urgent et votre temps est limité. Le reste ne compte pas, vous ne voulez pas être dérangé.

Mais vous avez oublié de prévenir la secrétaire et elle vous passe donc quand même un appel téléphonique. C’est votre conjoint qui vous demande de passer prendre du pain en rentrant.

On parie que vous allez oublier le pain?

C’est facile à comprendre. Vous avez été dérangé dans votre travail. Alors, le coup de fil a été une parenthèse. Vous vous y êtes replongé aussitôt après la communication téléphonique. Vous vous êtes efforcé de reprendre où vous en étiez. Comme tout le monde, vous avez besoin de continuité. Du coup le contenu de l’appel se trouve isolé dans une bulle hors contexte. Mis entre parenthèse.

Lorsque vous aurez terminé, vous allez en discuter avec votre patron. Ensuite, vous serez encore habité un moment par votre travail. Vous y penserez sans doute encore pendant le trajet de retour. Il y a bien des chances pour que votre infobulle ne vous revienne pas en mémoire.

Il vous faudrait un indice de rappel

Sauf si vous avez noté sur un papier… et si vous arrivez à penser à votre papier pendant le trajet ! Sinon vous risquez d’oublier quand même. A moins que vous ne passiez devant la boulangerie pour rentrer ? Celle-ci fera alors office d’indice de rappel.

C’est la même chose pour vos clés.

Par exemple, vous posez vos clés tout en discutant avec quelqu’un, tout en pestant contre la porte qui se referme mal, tout en étant agacé parce que vous êtes en retard…

Autrement dit, vous êtes habité par de multiples perceptions superposées sans rapport les unes avec les autres.

Imaginons que porter attention à quelque chose soit l’équivalent de prendre une photo. Eh bien c’est comme si vous aviez fait plusieurs prises de vue en surimpression sur la même image : vos clés, la personne avec qui vous discutez, la porte, votre retard.

Vous avez donc une photo globale tout embrouillée, illisible à force de surimpressions.

Conclusion pratique : vous ne savez plus où vous avez posé vos clés.

Comment améliorer votre perception… et votre motivation

Comme cette explication vous le laisse entendre, le moyen d’y remédier coule de source. Il vous aurait fallu améliorer votre perception. Considérer une seule chose à la fois. Être attentif à ce que vous faisiez. Cela n’a pas été le cas.

C’est aussi bête que ça. Vous ne savez pas où vous avez posé vos clés parce vous n’y avez porté aucune attention.

Vous avez fait ça machinalement. Si tout s’était passé comme d’habitude, vous seriez rentré seul, la porte n’aurait pas résisté, vous auriez été à l’heure. Et vous auriez aussi posé vos clés tout aussi machinalement… mais là où vous les mettez d’habitude.

Vous n’auriez pas plus mémorisé où vous les auriez mises. Seulement, dans ce cas-là, vous auriez été sauvé par votre routine. Si vous mettez toujours les clés dans le tiroir de la console de l’entrée, vous êtes sûr de les retrouver là.

Oui mais… si vous sortez de votre routine? 

Ce soir-là, rien n’était comme d’habitude. Vous avez travaillé tard et vous étiez sous tension. Vous aviez encore votre travail en tête. Il pleuvait. En plus vous vous dépêchiez. Vous avez rencontré par hasard en bas de l’immeuble un ami que vous avez invité à monter chez vous. Vu votre retard vous êtes rendu compte que ce n’était pas trop le moment. Mais trop tard, c’était fait. Vous avez eu du mal à ouvrir la porte. Vous étiez agacé.

Une fois entrés, votre ami était devant la console. Votre conjoint arrivait. Vous lui avez expliqué que vous aviez rencontré Albert en bas. Machinalement vous avez mis les clés dans la poche de votre imper. Après quoi vous l’avez mis à égoutter sur un cintre dans la buanderie.

Après le départ de votre ami, vous avez fermé le verrou. Le lendemain la météo est bonne. Vous ne pensez plus à l’imper. Vous ouvrez le tiroir de la console. Mince alors ! Où sont les clés ?

Si ce genre de chose reste exceptionnel chez vous, pas de panique. Il est probable qu’il n’y a rien à faire de particulier. Vous en serez quitte pour vous énerver un peu de temps en temps… Si cela vous arrive souvent, alors c’est différent. Vous avez un vrai problème d’attention.

Améliorer votre perception par l’attention

Vous remarquerez que je parle d’un déficit d’attention, pas d’un déficit de mémoire. Si vous ne prêtez pas attention, vous ne transmettez rien de précis à votre cerveau. Ce dernier ne va donc pas stocker « j’ai mis les clés dans la poche droite de mon imper ». Comment voulez-vous qu’il sache où elles sont maintenant ?

Si vous êtes coutumier du fait, il vous faut travailler votre attention. Aïe ! Je vous entends déjà… « C’est comme ça depuis 20 ans, ça m’étonnerait que ça change ». « Ça ne se commande pas ». « Comment voulez-vous que je sois attentif, je suis distrait, c’est comme ça ». Etc.

Eh minute! Ce ce n’est pas moi qui veux que vous soyiez attentif! C’est vous qui devez savoir si vous voulez être attentif. La distraction, ça se corrige. L’attention ça s’acquiert.

Difficile ?

Pas tant que vous croyez. En fait, c’est une question d’attitude mentale. Quand on a celle qui convient, cela se fait tout seul. Et si on ne l’a pas on peut l’acquérir assez facilement.

Vraiment, la méthode est ultra simple : il vous suffit de le décider!

Attendez ! Ne vous sauvez pas. Non, ce n’est pas une blague.

Améliorer l’attention par la motivation

Jusqu’à présent, vous avez été tout de même attentif… à ce qui présentait pour vous un intérêt immédiat : une promotion sur les bananes que vous adorez, un livre sur la mémoire dans la vitrine du libraire, la visite prochaine de votre belle-sœur qui vous doit des sous dont vous auriez grand besoin en ce moment, etc.

Vous avez peut-être même été attentif à cet article parce que vous « perdez » souvent vos objets. Du coup il vous intéresse… Sinon, vous ne seriez pas en train de lire encore.

Cette attention-là se manifeste naturellement, sans que vous ayez à la déclencher.

Parce que vous êtes motivé.

La motivation est la mère de l’attention.

Donc, sachant que vous avez tendance à ne pas vous rappeler où vous posez vos gants, vos lunettes et vos clés, votre livre, votre briquet, etc., vous pouvez très bien décider, aujourd’hui même, d’être attentif à vos gants, à vos lunettes, à vos clés, à votre livre ou à votre briquet. Car il n’y a pas que les clés n’est-ce pas ?

Ensuite, réfléchissez-y assez pour faire apparaître votre motivation. Entre nous, si vous vous en fichez complètement, je me demande pourquoi vous liriez cet article ! Allez, je prends le parti de penser que, si vous le lisez, c’est que vous avez déjà un minimum de motivation.

Qu’est-ce qui vous gêne dans le fonctionnement de votre mémoire ? Pour supprimer cet inconvénient est-ce que cela vaut la peine que vous fassiez simplement attention ? Oui ? Non ?

Oui ? Eh bien, continuez votre lecture.

Non ? Je me demande pourquoi vous êtes encore là… Alors soyez sympas, faites connaître cet article à quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui, lui, en a vraiment besoin, d’accord?  Réjouissez vous ensuite d’avoir fait du bien autour de vous. Et pour vous récompenser, allez faire une promenade ou dire des mots doux à votre moitié. La vie est belle!

Vous avez une décision à prendre

Malgré tout, je vois que vous êtes encore là.  Alors, j’en conclus que vous êtes prêt(e) à faire attention.Eh bien c’est hyper simple, il suffit de le décider. Simplement décider d’être attentif…

Ne vous récriez pas que c’est trop simple. Posez-vous d’abord cette question : l’avez-vous déjà fait? Je veux dire, autrement qu’avec des « si » ou avec des « quand ». Non? Alors, ne discutez pas, je ne veux rien savoir.

Ne dites pas non plus : « Je vais le faire ». Dans ce genre de chose, le futur et le conditionnel, cela veut dire jamais. Non, faites-le tout de suite, là, maintenant. Ne quittez pas cette page avant de l’avoir fait !

Passez à l’action

Dès maintenant…

Dites-vous mentalement : « A partir d’aujourd’hui, je suis attentif à mes clés ». Ou, si c’est autre chose, « à mes gants, à mes lunettes, à mon briquet » par exemple. Mieux : écrivez-le de votre main dans votre carnet, votre journal, votre classeur, votre agenda.

Oui, je sais, vous allez trouver ça simplet, et même débile, bon pour des demeurés. Tant pis.

Allez, exécution ! Faites ça et continuez votre lecture ensuite.

Non ! Là vous trichez… j’ai bien dit : allez faire vos écritures d’abord. Et ensuite seulement continuez la lecture.

Déjà ?

Non, c’est pas fini…

Bon, eh bien ce n’est pas fini. Vous allez faire mieux encore : affichez votre résolution sur la glace de votre salle de bain, sur votre table de nuit. Faites en sorte que cette « résolution écrite » soit visible au moins matin et soir.

Oui, je sais, vous allez trouver ça simplet, et même débile, bon pour des demeurés. Ah bon, je l’avais déjà dit ?

Eh bien non, ce n’est pas débile.

Allez hop ! Allez-y !

Ça y est déjà ?

Alors ça va marcher.

En fait, ce que vous venez de faire, c’est tout ce qui sépare le « je voudrais le faire » du « je l’ai fait ». C’est ce qui sépare la théorie de la pratique. Le vœu pieux de la volonté en marche.

Écrire et afficher est un bon indice de votre conviction, de votre motivation. Ne pas le faire est un bon indice de vos résistances au changement, de votre peur du ridicule ou de vos difficultés à vous engager.

Si vous ne le faites pas il y a fort à parier que vous ne changerez rien.

Si vous le faites, je suis sûr que vous allez réussir.

Une bonne mémoire en 3 secondes

Évidemment ça n’est pas magique. C’est juste pour entretenir votre motivation. Parce que la motivation, c’est un prérequis. Et maintenant, et seulement lorsque le prérequis est présent, alors, c’est facile.

Facile à partir du moment où vous avez décidé de vous en occuper. Vous l’avez décidé, écrit et affiché? Alors, aucun problème. Restons sur l’exemple des clés. A partir de maintenant, chaque fois que vous allez manipuler vos clés, vous allez vous fabriquer une image mentale, une « photographie » de ce que vous faites.

Et c’est tout !

Par exemple, vous sortez de chez vous. Vous fermez à clé et vous mettez les clés dans la poche gauche de votre loden. D’habitude vous les mettez à droite, mais aujourd’hui vous avez vos gants dans la poche droite. Machinalement vous les mettez donc dans l’autre poche. Puis vous mettez vos gants mais les clés restent dans la poche gauche.

Elles ne sont pas perdues… Mais vous pouvez très bien vous persuader de les avoir égarées si vous ne les retrouvez pas à droite au retour.

Gérez le moment critique

Eh bien, ne mettez surtout pas vos clés dans la poche gauche machinalement. Au contraire, considérez vos clés une seconde puis, en toute conscience, mettez-les dans votre poche en vous disant mentalement : « Mes clés sont dans la poche gauche de mon loden. A cause de mes gants dans la poche droite ». Tâtez-les une seconde dans votre poche gauche.

En tout, cela vous aura pris 3 secondes.

Maxi !

Je vous avais dit au début que c’était une promesse forte mais que je tiendrai parole. Eh bien si vous avez mis en application vraiment, vous allez tout de suite le vérifier.

Désormais, en revenant chez vous, il y aura une chance sur deux pour que vous pensiez tout de suite que vos clés ne sont pas dans la poche habituelle. Parfait !

La routine aidant il y aura aussi une chance sur deux pour que vous alliez chercher machinalement vos clés dans la poche droite. Que voulez-vous, l’habitude… Mais aussitôt vous allez penser aussitôt à la poche gauche.  Un petit raté mais vous vous y retrouvez quand même.

Au début il se pourra même que vous vous disiez quelque chose comme « voyons, j’ai fait un truc pour me souvenir où elles sont, c’était quoi déjà? » Avant de vous rappeler « ah ! Oui à gauche, à cause de mes gants ».

Maintenant l’épreuve de vérité

Maintenant vous entrez chez vous. Vous avez encore les clés en main et votre manteau sur le dos. Le téléphone sonne dans le salon. Vous savez que c’est un appel à ne pas rater, vous devez vous dépêcher, vous courrez au salon…

Gare à ne pas faire 2 choses à la fois.

Considérez à nouveau vos clés. Posez-les par exemple sur la cheminée en étant bien conscient de ce que vous faites et dites-vous mentalement : « Mes clés sont sur la cheminée pendant que je téléphone ». C’est tout. Cela vous prendra à nouveau 2 ou 3 secondes.

Il se peut que, à la fin du coup de fil, vous retourniez dans l’entrée vous débarrasser de votre manteau en oubliant les clés sur la cheminée du salon. Mais quand vous les chercherez, vous disposerez d’une image mentale qui les associe à la cheminée et au téléphone.

Et quand vous récupérez vos clés sur la cheminée pour les poser à leur place habituelle, n’hésitez pas à bien regarder vos clés accrochées à leur clou en vous disant : « Mes clés sont à leur place ». Même si cela vous paraît moins nécessaire, cela a l’avantage de ne pas briser vos automatismes.

Ça vous parait bête hein ?

Eh bien non ça ne l’est pas. Ce procédé joue sur le premier maillon de la chaîne de mémorisation: l’attention. et cette méthode « bête » vous aide à la maintenir.

Avez-vous ces problèmes de mémoire?

Vos lunettes ? Même principe. C’est valable pour tous les oublis domestiques. Si vous n’oubliez jamais rien (tiens? Qu’est-ce que vous faites là?) cela ne vous concerne pas. Votre attention est bonne.

Mais si vous vous demandez souvent :

• ce que vous êtes venu cherchez dans une pièce
• où sont passé vos gants
• où est passée votre carte vitale (pour aller à la pharmacie)
• ce que vous avez bien pu faire de votre briquet
• de votre carte de mutuelle
• ou de la carte de visite qu’on vous a donnée tout à l’heure
• ou encore de la facture du plombier
• et j’en passe…

alors vous avez un problème d’attention.

Ça se soigne docteur ?

Oui. En 3 secondes !

A condition d’avoir fait vos « prérequis motivationnels ».

A partir de là, le principe de considérer les choses pendant trois secondes fonctionne comme une association dans une image mentale (nous verrons ça dans un autre article). Vous avez pris une sorte de photo de vos clés sur la cheminée.

Ayant été attentif 3 secondes à ce que vous faisiez, vous étant concentré (ce qui supprime toute autre activité ou pensée « parasite » pendant ces 3 secondes), vous avez toutes les chances de ne pas oublier car vous serez conduit par votre image mentale.

Et, si malgré tout, vous oubliez quand même (au début), il vous suffira de penser à ce que vous avez fait pendant vos trois secondes d’attention pour retrouver la photo.

L’amélioration perceptive par l’usage de l’attention et de la concentration produit des effets qu’on a du mal à imaginer. Même si, dans les cas que nous venons de voir, il s’agit à chaque fois de quelques secondes seulement d’attention et de concentration.

Vous jouez sur 2 tableaux

Ces quelques secondes sont le meilleur investissement que vous puissiez faire. En fait il y a un double effet. L’effet positif direct vient de vous être focalisé sur le sujet. L’effet positif indirect vient d’avoir supprimé toute pensée parasite en surimpression pendant 3 secondes.

De quel facteur allez-vous améliorer votre mémoire ainsi ? Si vous avez ce problème 9 fois sur 10 et que vous le supprimez, vous aurez quasiment décuplé votre piètre performance d’origine.

Et sans beaucoup vous fatiguer.

N’oubliez pas : ce que vous ne percevez pas ne sera jamais stocké. Ce que vous percevez imparfaitement et inconsciemment peut l’être. Mais ce sera stocké quelque part dans les archives de votre cerveau. Dans la catégorie « inclassables »… Une information à laquelle vous prêtez peu d’attention va donc se retrouver perdue dans tout ce fatras.
Autant essayer de retrouver une aiguille (non, je n’ai pas dit une anguille) dans la mer des Sargasses…

Si, au contraire, la « photo » est parfaite (bonne attention, bonne concentration, même courte), cette information va se retrouver classée parmi les informations passées en revue en priorité par le mécanisme du rappel. Vous allez retrouver plus vite le souvenir et ce sera le bon.

Si pour une raison ou pour une autre le rappel ne se fait pas par la seule image mentale, il se fera alors par association. C’est pourquoi une formule mentale verbalisée du genre « je mets les clés sur le deuxième rayon de la bibliothèque pour aller ouvrir la porte » est un investissement rentable. Elle joue sur deux tableaux.

D’abord vous faites une « photo » nette. Vous voyez les clés sur le rayon. Et ensuite vous créer une association sémantique clés ↔ rayon ↔ bibliothèque ↔ porte. Par la suite la porte vous fera penser à la bibliothèque qui vous fera penser à vos clés.

Voilà, c’est simple.

Et si ça ne marchait pas…

Comment ? Parlez plus fort s’il vous plait, je vous entends mal…

Si malgré 3 secondes d’attention vous oubliez quand même ?

Vous ne seriez pas en train de me charrier là ? Vous êtes sûr que vous avez fait l’expérience ? Ne serait-ce pas plutôt que vous avez posé vos clés sans vous arrêter 3 secondes sur ce que vous faisiez ? Comment ? A bon ! Je me disais aussi…

Bon, eh bien ! Heureusement que vous m’êtes sympathique… Si vous n’avez pas fait ce qu’il fallait je vais vous donner quand même un truc rusé pour rattraper le coup. Mais ne le dites à personne. C’est une roue de secours en quelque sorte.

Retournez d’où vous veniez. Remettez-vous dans la situation initiale. Rappelez-vous ce que vous faisiez ou de quoi vous parliez. Pour reprendre le premier exemple, retournez sur le palier avec votre imper sur le dos et les clés à la main. Faites l’acteur quoi !

Ouvrez. Rappelez-vous que vous avez fait passer votre ami avant vous. Imaginez-le entre vous et la console. Refaites les mêmes gestes qu’hier… « Ah mais oui ! Ah mais oui, c’est parce que Albert était devant que je ne les ai pas mises sur la console comme d’habitude. Je les ai mises dans la poche de mon imper que j’ai mis à sécher dans la buanderie ! » Ça y est, vous avez retrouvé.

Ça marche 9 fois sur 10. Seulement, en faisant comme ça, vous n’aurez pas amélioré votre mémoire. Oh zut…trop tard ! Je n’aurais jamais dû vous en parler… J’ai trop bon cœur, ça me perdra.

PS Quand la méthode des 3 secondes sera devenue une seconde nature vous pourrez enlever vos affichettes dans la salle de bain…

PS2 Vous tirerez un meilleur profit de cet article si vous le remettez dans un cadre plus général. Je vous recommande chaudement mes articles de vulgarisation scientifique.  Je vous rappelle particulièrement  « Les secrets de la mémoire » et « L’attention et la concentration«