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Vulgarisation scientifique, méthodes, trucs et astuces pour bien mémoriser.

Les processus de mémoire ne sont pas si compliqués. Mais il y a tellement de paramètres qu’on s’y perd. Ce croquis (vous pouvez appeler ça une infographie…) rend les choses simplissimes. Une image vaut mieux qu’un long discours !

Il y a trop d’approximations dans les textes grand public à ce sujet. Il faut dire que, sur le plan scientifique, la matière est foisonnante et qu’il est difficile d’y retrouver ses petits. Le déclic est venu lorsque je suis allé faire une conférence au Congrès de la Mémoire de Saint-Malo en octobre 2018.

Mise à jour 23 juin 2022 

J’avais besoin de projeter un visuel pour que l’assemblée puisse suivre et c’est ainsi qu’est né cette infographie qui montre comment fonctionnent la séquence neurologique et la séquence cognitive. Mais, surtout, qui permet de bien voir comment il est possible d’influencer positivement efficacité neurologique par des opérations cognitives. Dis comme ça, ça parait déjà obscur… raison de plus pour jeter un coup d’œil à l’infographie : là, tout s’éclaire !

Ci-dessous, je vous propose donc ce schéma du processus de mémoire facile à mémoriser bien qu’il soit là au complet. Pour les uns, ce sera une piqûre de rappel, pour les autres une bonne façon de commencer. Je vous fais le commentaire juste en dessous.

La mémoire comment ça marche (Infographie)

Ce schéma représente bel et bien le processus de mémoire complet avec ses deux séquences : la séquence neurologique et la séquence cognitive. Si vous parvenez à le retenir (pas trop dur…) vous aurez une excellente compréhension de tous les articles sur la mémoire humaine que vous pourrez lire ici ou ailleurs dans le futur…

Explications :

La séquence neurologique

La ligne du haut représente la séquence neurologique. La mémorisation d’une information suppose, en effet, une série de sous-processus qui se produisent toujours dans le même ordre. C’est pourquoi je parle d’une séquence. Pour que vous puissiez mémoriser une information, il faut qu’elle soit perçue, puis transmise à votre cerveau où elle sera stockée, intégrée et consolidée pour que le rappel puisse se faire quand vous en aurez besoin.

Cette séquence est une chaîne qui doit rester insécable pour que l’ensemble fonctionne. Si un seul des maillons de cette chaîne est déficient, alors le rappel sera déficient. Voire impossible.

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La perception se traduit par des potentiels électriques qui courent le long des fibres nerveuses. Celles-ci font la transmission à diverses zones cérébrales, en fonction de leur nature. Par exemple quelque part dans l’occiput pour une infirmation visuelle. Là, elles font l’objet d’un traitement, d’une interprétation.

Les résultats font l’objet d’un stockage dans les aires cérébrales ad hoc. En même temps des liens vont se créer dans votre cerveau. Par exemple entre la composante visuelle et la composante sémantique de l’information. D’autres liens vont aussi se former entre cette information et d’autres informations apparentées C’est ce qu’on appelle l’intégration.

Ce n’est pas fini. La nuit suivante, votre hippocampe (c’est une zone de votre cerveau) va « réveiller » les circuits neuronaux qui ont été impliqués pour mémoriser l’information. Ce processus, qui a pour effet de renforcer la mémorisation, se nomme la consolidation.

Grandeur et décadence de la séquence neurologique

L’ensemble de ce processus est purement neurologique. Il fonctionne en pilote automatique, pas besoin de s’en soucier… N’est-ce pas magnifique ? Certains (très doué en calcul…) ont estimé que votre cerveau détient plus d’informations qu’il n’y en a dans le web mondial. N’est-ce pas extraordinaire ?

L’an dernier, je me suis rappelé une liste de 12 items concoctés par des stagiaires, il y a… 26 ans ! N’est-ce pas stupéfiant ? Le record du monde de mémorisation des décimales de Pi ressort à plus de 100.000 chiffres. Il a fallu au lauréat toute une journée pour les égrener. N’est-ce pas épatabouriffant ?

Et pourtant la mémoire a aussi des ratés.

Par exemple, au naturel, la perception n’est pas toujours performante. Si j’ai une mauvaise audition, je ne vais peut-être pas bien comprendre ce que vous me dites. Et si je ne comprends pas bien, je ne retiendrai pas bien. Également, vous pouvez très bien lire un mot sur une affiche. Mais si vous n’en connaissez pas le sens vous ne le retiendrez pas non plus.

Et (entre autre) si vous êtes distrait, vous n’allez pas bien retenir ce que je dis…

De ce fait, vous devez retenir une chose essentielle. Tout merveilleux qu’il soit, le processus de la mémorisation n’est pas tout le temps optimal. Pour cela, il a besoin d’être très bien entretenu. Je ne vous donne pas le détail ici, mais c’est l’hygiène de vie qui a la plus grosse influence sur la qualité de la séquence neurologique.

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Si vous vous oxygénez, si vous avez une alimentation équilibrée, si vous ne forcez pas sur l’alcool ou je ne sais quelles substances, si vous dormez bien, vous êtes sur la bonne voie…

Mais ça ne suffit pas. Pour être toujours performant, le processus complet de la mémoire a constamment besoin… d’être complet. Autrement dit, la séquence neurologique a besoin du secours de la séquence cognitive pour la soutenir.

La séquence cognitive

De quoi s’agit-il ? D’abord le trio Intention, attention, concentration. C’est une miniséquence à lui seul. C’est bien simple, il n’y a pas de concentration sans attention, et pas d’attention sans intention de mémoriser. Or, cet ensemble conditionne la qualité de la perception.

Autrement dit, même si la séquence neurologique est bien huilée (hygiène de vie impeccable) il ne percevra que des informations en bribes si l’attention est absente. Et, en bout de chaîne, le rappel ne pourra pas ramener plus à la conscience qu’il n’en est entré dans les tuyaux !

Au contraire, si ce trio est présent, il y a des chances que vous puissiez ramener à votre conscience ce que vous avez mis dans les tuyaux…

Le maillon suivant de cette séquence, c’est organisation, catégorisation et indices de récupération. Par exemple, vous retiendrez mieux une liste classée par catégories qu’une liste en vrac. Vous retiendrez mieux le cheminement d’une intervention orale à faire sans notes si vous avez fait un plan logique. Pourquoi ?

Parce que vous facilitez ainsi le travail de votre cerveau. Les études récentes montrent, en effet, qu’il ne stocke pas en vrac, mais par catégories, par familles, par univers. Si vous faites ce travail en amont, vous lui facilitez le travail. De plus, les catégories, les arborescences sont des indices de rappel (voir ci-dessous).

Rappelons ici qu’un indice de rappel est une information connue, sans difficulté de mémorisation, qui rappelle une autre information plus difficile à retenir. Les catégories sont déjà des indices de rappel. Mais il en existe de bien d’autres natures. Par exemple, si je me rappelle du nom de quelqu’un parce qu’il ressemble un peu à celui de mon oncle, l’indice de rappel, c’est le nom de mon oncle. Lier volontairement un indice à une information à mémoriser est toujours une bonne idée.

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Enfin, viennent les répétitions. Sous une forme ou une autre (relecture, rediscussion sur le sujet, etc.) les répétitions sont nécessaires à la mémorisation. Ceux qui disent le contraire sont des vendeurs de rêves.

Rappelez-vous que, la nuit, le cerveau « réveille » les circuits neuronaux qui ont stocké des informations le jour. Vos répétitions volontaires en améliorent l’effet. On sait maintenant qu’à chaque répétition, les circuits neuronaux en question restent « allumés ». Et, à chaque répétition, ils restent « allumés » plus longtemps qu’à la répétition précédente.

Et maintenant, le rappel facile et sans peine !

Eh oui. Si vous avez une machine neurologique qui tourne rond et si votre séquence cognitive est soignée aux petits oignons, alors le processus complet de la mémoire connait son apogée : un rappel impeccable… C’est bien ce que vous voulez non ?

Cela suppose « juste » que vous soyez attentif à l’information, que vous l’organisiez, que vous insériez un ou plusieurs indices de rappel et que vous fassiez des répétitions… Élémentaire… Chaque « pack » de la séquence cognitive a un rôle à jouer. L’attention « booste » la qualité de la perception », l’organisation « booste » le stockage et surtout l’intégration et enfin les indices de récupération et la répétition vont grandement faciliter le rappel.

Notons en passant que beaucoup de moyens mnémotechniques fonctionnent en implantant des indices de rappel dans la matière à retenir. Mais déjà, on améliore bien les choses rien qu’avec une bonne attention.

Ah oui, je sais… Encore faut-il avoir la capacité d’attention nécessaire. Et si on ne l’a pas, connaître les moyens pour l’acquérir. Connaitre les « trucs » pour apprendre efficacement, savoir utiliser des astuces mnémoniques simples, etc. Ça tombe bien, ce blog est là pour ça !

À ce jour, il y a ‘une bonne cinquantaine d’articles pour vous aider. Cliquez sur le lien ci-dessous et piochez dans la bibliothèque ! Quand vous aurez tout mis en place le processus de votre mémoire sera au top niveau.

Pour en savoir plus c’est par là…

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Le processus complet de la mémoire (infographie)
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Le processus complet de la mémoire (infographie)
Description
Un schéma vaut mieux qu'un long discours. Voici une infographie qui vous présente le processus complet de la mémoire avec ses deux séquences: la séquence neurologique et la séquence cognitive. Vous allez vite comprendre comment la séquence neurologique complète et "booste" la séquence neurologique. Au final: un rappel parfait !
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