D’après la recherche scientifique, que pouvez-vous faire pour focaliser votre attention ? Selon de nombreuses études et expériences, voilà comment vous devriez procéder pour focaliser votre attention. Si vous avez des problèmes d’attention, cela pourrait bien vous intéresser.
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Etre attentif, qu’est-ce que ça veut dire ?
Eh bien, cela pourrait être résumé par « s’occuper d’une chose à la fois, et sans interruption ». Pas la peine de chercher midi à quatorze heures.
Pour y parvenir, il faut d’abord savoir que ni l’attention, ni la concentration, ni le raisonnement, ni la mémoire ne sont multitâches. Le cerveau, certes, est multitâches. Mais cela concerne essentiellement des fonctions régulatrices qui échappent à la conscience. Par exemple, la régulation de la respiration, de la digestion et du rythme cardiaque. Et tout un tas de régulations concernant les hormones ou le taux de sucre dans le sang, par exemple.
De plus, le cerveau traite également de nombreuses informations de manière inconsciente. Parmi celles-ci, les perceptions subliminales, les réponses émotionnelles automatiques et certaines formes de mémoire implicite. Les processus de prise de décision et de résolution de problèmes peuvent impliquer également des aspects inconscients du fonctionnement cérébral.
En revanche, le cerveau n’est pas multitâche pour les fonctions supérieures. Vous ne pouvez pas penser deux choses à la fois. Vous pouvez en avoir l’illusion. Mais, en réalité, vous faites des aller-retours rapides entre ces deux choses. C’est peu productif et source de confusions.
Vous ne pouvez pas apprendre ou mémoriser plusieurs choses à la fois. Soit il y aura une file d’attente et vous mémoriserez l’une et oublierez l’autre. Soit, vous passerez de l’une à l’autre à haute fréquence et vous mémoriserez une mixture confuse.
Il faut donc savoir se focaliser quitte à découper ses tâches en morceaux élémentaires pour limiter les distractions. Se focaliser signifie utiliser notre attention qui est, selon Cicéron, est « l’action de tendre l’esprit vers quelque chose ».
Que dit la Science de l’attention ?
Pour les scientifiques d’aujourd’hui, l’attention est une fonction cognitive qui permet de se focaliser sur élément de l’environnement. La mise en route de cette fonction peut être automatique lorsque quelque chose vous passionne. Elle peut au contraire vous demander un effort si vous n’êtes pas motivé…
Quoi qu’il en soit, elle fait travailler la mémoire de travail à court terme. Celle-ci ne peut accueillir que 6 à 8 composants d’une information à la fois. On appelle cela l’empan de la mémoire et il varie selon les personnes. Ce qui ne varie pas, c’est que si l’on dépasse cet empan certains composants vont s’évanouir. Et la mémorisation sera incomplète.
Toutefois, il faut comprendre la raison d’être de la mémoire de travail. Son « job » consiste à faire passer en mémoire à long terme les informations qu’elle sélectionne. Si 7 informations au plus, y arrivent dans un empan de 7 elle pourra les traiter. C’est assez rapide et ensuite elle est prête à traiter d’autres information.
Mais si ces informations nouvelles arrivent avant la fin du traitement précédent, alors la mémoire de travail est débordée et des informations se perdent. Les recherches scientifiques sur ce point corroborent la connaissance empirique. Une bonne mémorisation suppose un flux continu et cohérent d’informations, mais sans outrepasser l’empan de votre mémoire.
C’est généralement le cas, lorsque vous êtes attentif à ce que vous vivez, attentif à ce que vous faites. Sinon, les informations qui arrivent à la mémoire de travail seront hachées, partielles ou confuses. Autrement dit la qualité de l’attention conditionne la qualité de ce que vous retenez. Et c’est souvent cela qui est en cause quand la mémoire vous fait défaut.
À quoi l’attention est-elle sensible ?
Si la mémoire pêche souvent par défaut d’attention, c’est le signe que l’attention ne va pas de soi. Que certaines choses peuvent la détourner de son objet. D’un autre côté, il en existe d’autres qui ont l’effet inverse. Qui sont favorable à l’attention.
Qu’est-ce qui favorise l’attention ?
- Le facteur principal qui favorise l’attention, c’est l’intérêt. Alors, autant le dire tout de suite : si vous ne trouvez pas un minimum d’intérêt à une information, vous aurez du mal à lui prêter de l’attention. Et donc à la mémoriser.
Si ça ne vous intéresse pas, vous me direz que votre manque d’intérêt ne se commande pas. C’est comme ça. On peut toujours considérer qu’une information qui ne vous intéresse pas n’a pas d’utilité pour vous. Hum… Dans ce cas, soyez cohérent et acceptez de ne pas mémoriser si ça ne vous intéresse pas. Ou alors voyez plus bas…
Qu’est-ce qui pénalise l’attention ?
- « Le » facteur principal qui pénalise l’attention n’existe pas. Il y a en effet de multiples facteurs d’égale importance. Je citerai la fatigue, le manque de sommeil, le stress, l’alcool, l’excès de café, l’anxiété, la dépression ou simplement les préoccupations mentales du moment. Et bien sûr les distractions.
Alors quelle solution pour éviter le « détournement » de l’attention ?
Ca ressemble à une lapalissade. En premier lieu, utiliser ce qui la favorise. En second lieu, éviter ce qui la pénalise… Ça coule de source !
Favoriser
Le premier levier est l’intérêt. Si vous êtes passionné c’est encore mieux. Mais si vous manquez d’intérêt pour ce que vous devez mémoriser, vous devez trouver une motivation pour parvenir à vous y intéresser. Cette motivation ce sera généralement l’utilité que vous pouvez lui trouver.
C’est ainsi qu’on pratique généralement au lycée ou dans les études ! Nombre de lycéens ou d’étudiants ont trouvé leur motivation parce qu’ils devaient impérativement réussir un examen. Vous pouvez aussi la trouver quand votre vie professionnelle en dépend ; ou quand votre vie sentimentale en dépend.
Dans ces cas-là, nous sommes ainsi faits que nous parvenons à montrer de l’intérêt. Non pas directement pour la chose mais pour ce qu’elle permet d’obtenir.
Traiter ce qui défavorise
La fatigue suppose de se reposer. C’est un traitement a priori simple à mettre en œuvre… Le stress, l’anxiété ou les préoccupations peuvent être réduits par différents moyens. Traitement médical, psychologique mais pas seulement. Ainsi la respiration profonde, la méditation ou certaines méthodes de relaxation sont plus efficaces qu’on ne le penserait.
Quant aux distractions, c’est plus compliqué. Elles sont de deux ordres, internes et externes.
Traiter les distractions internes
Les distractions internes sont psychologiques ou émotionnelles. Par exemple, vous êtes pressé de terminer votre tâche pour aller à un rendez-vous galant. Ou plus prosaïquement parce que vous avez faim. Ou parce que vous êtes fatigué…
Les motifs sont innombrables : quelqu’un vous attend, que vous devez ramener chez lui ; vous partez en vacances ce soir ; on vous attend dans une réunion amicale ; vous devez visiter un hospitalisé avant l’heure limite etc. Et bien entendu, tous les soucis ou préoccupation qui peuvent refaire surface au beau milieu d’un travail qui demande de l’attention.
Les solutions n’existent qu’au cas par cas. Organiser son travail par étapes ; faire des prévisions réalistes pour le temps nécessaire ; accepter de ne pas pouvoir terminer ; noter au fur et à mesures vos soucis intempestifs pour en débarrasser votre esprit. Si vous ne trouvez pas de solutions, peut-être devriez-vous penser à consulter un coach ou un psy.
Traiter les distractions externes
Les distractions externes sont environnementales. Au premier chef, les bruits. Pas les bruits monotones et discrets qu’on finit par oublier. Mais ceux qui se distinguent par leur soudaineté et/ou leur intensité.
Pour les tâches intellectuelles, les paroles et les mots sont les pires. Ils viennent en effet concurrencer les mots que vous lisez ou que vous écrivez. Mais aussi parasiter votre réflexion, vos pensées. Car vous pensez avec des mots, même si vous ne vous en rendez pas compte parce que vous ne les vocalisez pas.
La solution contre les distractions externe est simplissime : les éviter. La mise en œuvre est moins simple si vous n’avez pas la main sur votre environnement. Au travail, par exemple. Sinon, trouvez un lieu d’exercice au calme. Au pire il y a les boules Quies ou le casque antibruit !
En plus des bruits et des paroles, citons les interruptions, ces ennemies jurées de la mémoire. Chaque interruption coupe le fil attentionnel. Le reprendre est parfois difficile si vous êtes parasité par ce qui a motivé cette interruption. Décrocher le téléphone, afficher un « do not disturb » sur votre porte est une possibilité. Si d’autres peuvent avoir besoin de vous, dédier des créneaux horaires à cela en est une autre.
Si vous êtes étudiant, vous avez besoin d’un poste de travail avec tout ce dont vous avez besoin. Il doit être à l’écart des bruits, des discussions, de la radio ou de la télévision. Et bien sûr pas d’Internet, pas de notification, et le téléphone en mode avion !
On trouve rarement la solution idéale. Il faut cependant s’en approcher en se rappelant les conditions d’une bonne attention. Et se rappeler que les preuves scientifiques montrent qu’elle joue un rôle crucial dans le processus de mémorisation.
Principes généraux pour favoriser l’attention
Si chaque cas particulier appelle sa solution particulière, il y a aussi de grands principes généraux. L’attention est suffisamment fragile pour se laisser distraire, c’est un fait. Alors, quelles seraient ses conditions d’exercice pour qu’elle puisse résister aux distractions avec le moins d’effort possible
Des conditions d’exercices minimalistes
Le lieu
On pourrait dire que plus votre environnement est encombré, plus votre esprit l’est aussi. Il est très difficile, à moins d’un long entrainement, d’être zen dans un environnement encombré. De plus, une accumulation d’objets est un viviers de distracteurs. Ainsi, chaque objet ne demande qu’à accrocher votre attention au détriment de ce à quoi vous vouliez la réserver.
Si vous pouvez choisir votre lieu de travail, une pièce meublée le moins possible est préférable. Un mur nu en face de vous, c’est très bien. Si vous travaillez dans un « open space » ou dans un atelier, ce raffinement minimaliste ne vous sera sans doute pas possible. Mais parfois, des solutions de contournement sont autorisées.
Par exemple un rangement au carré, chaque chose à sa place au dessus de l’établi. Ou bien une réorientation du poste de travail pour faire face à une partie moins agitée du local. Ou bien encore un brise-vue neutre sur le bureau pour vous isoler de l’activité des collègues. Pour un étudiant c’est la même chose. Mieux vaut un recoin tranquille et isolé que la table du séjour où tout le monde passe et repasse.
Les objets
Il convient d’avoir tout ce vous avez besoin sous la main. Que vous soyez en train de coudre à la maison, de préparer un projet de contrat, de réparer un téléviseur, d’écrire un mémoire d’études ou de réaliser une recette de cuisine, c’est la même chose. Dès qu’il vous manque quelque chose c’est une interruption, un détournement de votre attention. Il faut que tout vous tombe sous la main sans y penser. Mais aussi que vous n’ayez que le nécessaire.
Si le lieu de travail est minimaliste, si vous n’avez que le nécessaire mais tout le nécessaire, vous aurez l’esprit beaucoup plus clair. Vous irez plus vite, il n’y aura pas d’interruption. Sauf cas particulier, parmi les objets non nécessaires figure figure le téléphone. Figurez-vous que s’il est hors de votre vue, vous en ressentirez moins le besoin que si vous le voyez. C’est a conclusion de quelques études sur le sujet !
Il est rare qu’on prenne la question à bras le corps. Au contraire, on s’arrange souvent avec les dysfonctionnements et on se contente de s’en plaindre. Mais si vous avez un gros problème d’attention, de lenteur au travail ou dans vos activités, vous pourriez piocher dans les quelques idées évoquées dans cet article. Vos expériences seront bienvenues en commentaire.
A retenir:
L’attention est la fonction qui vous permet de vous focaliser sur élément de l’environnement. L’attention permet la mémorisation, c’en est la porte d’entrée. Elle se manifeste automatiquement si vous êtes intéressé. Sinon, vous pouvez la forcer si vous savez qu’elle vous sera utile.
L’attention a beaucoup d’ennemis : fatigue, manque de sommeil, stress, alcool, anxiété, soucis, dépression, interruptions… Améliorer son attention revient en grande partie à les mettre hors d’état de nuire. En faisant des pause, en prenant soin de ses nuits, en traitant le stress… En se donnant si possible un environnement de travail dépouillé. Sans oublier de faire en sorte d’éviter les interruptions.