Le Club Memori
Pour ceux qui veulent comprendre, maintenir et améliorer leur mémoire.
Vulgarisation scientifique, méthodes, trucs et astuces pour bien mémoriser.

Introduction

L’an dernier, à pareille époque, j’avais déjà publié un article sur les « bonnes » résolutions de début d’année. Et, aujourd’hui, je récidive… Sortir un peu du thème mémoire en début d’année, va probablement devenir une nouvelle habitude chez moi.

Mise à jour 23 juin 2022

L’an dernier, je commençais par vous rappeler que vos bonnes résolutions ne sont (quasiment) jamais tenues. En cause, essentiellement, le fait que ce ne sont que des… résolutions, c’est-à-dire, hélas, pas grand-chose dans l’échelle des valeurs du passage à l’action..

Car une bonne résolution, c’est décevant à dire, n’est rien d’autre qu’une intention. Et une intention se situe tout au bas de l’échelle de valeurs de la mise en action.

Une résolution reste donc, dans la plupart des cas, du domaine de la seule pensée, bien avant le début de la prise de décision. C’est donc encore très loin de l’action. Une hypothèse de travail quoi !

Alors si vous pensez que vous pouvez aller loin avec une résolution, aussi bonne soit-elle… je ne veux pas vous décourager. La preuve : si vous y arrivez comme ça je vous offre votre poids en chocolat ! Mais d’après mon expérience, je ne risque pas grand-chose.

Bon, je vais reprendre pour vous, en le simplifiant, le processus expliqué l’an dernier (pour vous reporter à l’original, c’est ici).

En plus, je vous explique désormais ce processus sous la bannière de la méthode PRESS pour optimiser la transformation en action de vos bonnes résolutions. Je vais vous expliquer tout ça. Mais, en attendant, il y a une bonne question à vous poser et des réponses à trouver. D’abord la question…

Pourquoi vos bonnes résolutions ne sont-elles jamais tenues ?

L’affaire est entendue, vous allez prendre des bonnes résolutions et vous ne les tiendrez pas. Comme d’habitude… Mais, soyez quand même indulgent avec vous-même. Demandez-vous plutôt pourquoi ça n’a pas marché. Ce sera plus productif.

Selon moi, c’est d’abord une question de méthode. Ou plutôt d’absence de méthode.

Vous prenez vos résolutions, d’accord. Que ce soit la résolution de mieux mémoriser vos cours, de retenir les noms des gens, d’arrêter de vous bourrer de chocolat, de faire vos courses avec tout dans la tête ou d’aller 2 fois par semaine à la salle de sport. Peu importe, vos bonnes résolutions sont prises. Mais ensuite ?

Ensuite, il vous faut les tenir. Ça paraît facile, il suffit de… Ah ben non, c’est vrai, ça ne marche jamais 😉…

Mais pourquoi donc ?

Je vous l’ai révélé plus haut. Une résolution, tout aussi judicieuse qu’elle soit, n’est jamais qu’une intention, une idée, en tout cas, sûrement pas un début d’action. Entre votre bonne résolution et sa réalisation, il manque un maillon : une méthode pour passer de l’intention à la réalisation.

Faute de cela, vos excellentes résolutions resteront toujours à l’état d’idées en l’air.

La bonne méthode pour tenir vos bonnes résolutions

Le premier principe, à écrire en lettres d’or – et en majuscules ! – au fronton de votre maison, sur la porte de votre bureau et sur le miroir de la salle de bain, est le suivant :

Une résolution n’est bonne que si vous en faites un projet

J’insiste encore, une bonne résolution, même si vous vous sentez motivé(e), n’est en fait qu’une idée en l’air, une envie, un souhait, un rêve.

C’est pourquoi en faire un projet est un prérequis pour que vous puissiez la tenir. Ceux qui disent qu’ils ont réalisé leur rêve ne se sont pas contenté de prendre des résolutions. Ils en ont fait un projet, ils ont bâti un plan d’action.

Qui ferait un projet sans prévoir une marche à suivre, des étapes, un calendrier ? C’est ce qui manque à vos résolutions, aussi bonnes soient-elles.

Une bonne résolution ça fait rêver. Un projet ça se réalise. Toute la différence est là. Et si vous transformez votre résolution en projet, vous transformerez votre rêve en réalité.

Si je voulais parodier un fameux slogan du Loto National, je dirais : « 100 % de ceux qui ont tenu leurs bonnes résolutions en ont fait un projet » !

Attention, il y a des projets simples et des projets complexes. Exemple de projets simples : s’inscrire à un cours de danse, emmener les enfants en weekend à Disney World, faire faire un check-up dentaire… Exemple de projets complexes : monter un site web, devenir chanteur animateur, préparer un tour du monde à vélo…

Or, votre projet doit être simple. S’il est complexe, il convient de le découper en sous-projets successifs. Dans ce qui suit, nous allons considérer un projet simple. Qu’il se suffise à lui-même ou qu’il soit un sous-projet d’un plus grand ensemble importe peu.

Votre Projet doit être réaliste, raisonnablement Réalisable.

Si votre projet consiste à dire : je commence l’entraînement cette semaine et dans 2 ans, j’égale le record d’Usain Bolt, je crois sincèrement que vous pouvez y arriver. À une condition : que vous soyez déjà arrivé en deuxième ou troisième position juste derrière lui.

Sinon, vous rêvez.

Votre projet doit donc être proportionné à ce que vous connaissez de vos capacités. Un chouia au-dessus, mais pas trop. En restant dans la métaphore sportive, si vous faites le 100 m en 12 secondes et 2 dixièmes, viser 12 secondes et 1 dixième a du sens mais viser 10 secondes est irréaliste, déraisonnable et irréalisable au vu de votre niveau actuel.

Raisonnablement réalisable, cela sous-entend, également, dans un délai raisonnable. S’il s’agit de vous inscrire à une salle de sport, cela peut se faire dans la journée. Devenir chanteur-animateur (à moins que vous ne soyez déjà chanteur) ne pourra pas se faire dans un délai raisonnable. En revanche, s’inscrire à un cours de chant est une étape réalisable dans un délai raisonnable…

Votre projet doit être clairement organisé par Etapes

Une « bonne résolution », ça manque d’étapes

Psychologiquement parlant (mon métier, c’est psychologue, je ne vous l’avais pas dit ?) un projet décomposé en étapes est généralement mené à bien, contrairement à un projet qui ne comporte qu’un but final.

Dans ce dernier cas, le chemin d’accès n’est pas balisé. L’absence d’analyse et d’étapes ne vous permettra pas de vous situer clairement sur une ligne de progression.

Vous allez donc toujours mesurer votre avancée par rapport au but à atteindre puisque c’est votre seul repère. Au début, vous en serez loin. Et vous risquez alors de vous décourager parce que l’écart se réduit trop lentement. Vous ne voyez pas vos progrès.

C’est le motif n° 1 de l’échec : « Je n’y arrive pas, je vois bien que ça n’avance pas, j’abandonne… ».

Un projet se mène à bien par étapes

Au contraire, si vous avez analysé le contenu de votre projet pour le traduire en étapes, vous disposez alors d’une ligne de progression. Vous pouvez mesurer vos progrès en regardant derrière vous les étapes que vous avez déjà franchies. C’est beaucoup mieux pour votre moral, pour la confiance en vous.

En regardant dans le rétroviseur, vous voyez clairement que vous y arrivez, que vous avez avancé.

Cela me remet ce coureur à pied qui a fait un exploit au-delà de ses forces au Canada. Le point d’arrivée était hors d’atteinte, aussi n’y pensait-il pas. Il s’est juste focalisé sur des étapes.

Savez-vous en quoi elles consistaient ? Chaque étape consistait à atteindre le prochain poteau de téléphone au bord de la route ! Et, poteau après poteau, il est quand même arrivé au bout… S’il avait dû se focaliser sur l’arrivée, il aurait abandonné.

Vos étapes doivent être Simples et Suffisantes

Autrement dit, vous ne considérez que les étapes absolument indispensables. Vous laissez de côté les fioritures, les options et les sous-options… Votre projet doit être lisible dans les grandes lignes. Le plan d’action doit être compréhensible d’un coup d’œil.

D’abord, s’y mettre…

Par exemple, supposez que vous vouliez apprendre à chanter en 2019. Ça fait déjà 3 ou 4 ans que vous prenez cette résolution sans jamais la tenir. Cette fois, vous avez décidé de quitter le mode « j’en rêve » et de vous mettre en mode projet « je vais me donner les moyens d’apprendre à chanter ».

Comme souvent, le plus dur, c’est de s’y mettre, de démarrer, de commencer. Cela demande plus d’énergie pour aller à la première leçon en partant de rien que pour aller à la deuxième leçon après la première.

Puisque vous n’avez encore jamais commencé, c’est que le passage à l’acte est la plus grosse difficulté pour vous. La première chose à réussir serait donc de vous mettre en action pour aller jusqu’à la première leçon. Votre première étape sera donc seulement « aller prendre un premier cours de chant ». Ne cherchez pas plus loin !

Toutefois, une étape, aussi simple qu’elle paraisse, doit être elle-même décomposée en sous-étapes simples et suffisantes. Appelons cela le « pas-à-pas » de l’étape.

Ensuite, le pas-à-pas…

Cela pourrait donner quelque chose comme ça :

• Voir s’il existe plusieurs méthodes pour cet apprentissage. Si oui, les classer par ordre d’affinité (vous vous sentirez plus à l’aise avec certaines qu’avec d’autres). Mettre une date limite à votre recherche : par exemple, si vous êtes très occupé, vous accorder 2 jours mais pas plus).
• Chercher des professeurs qui pratiquent la méthode qui vous « parle ». En contacter au moins deux dans la semaine. Il est important d’avoir un calendrier et de vous donner des délais courts. Sinon, vous y serez encore l’an prochain (une fois de plus !).
• Téléphoner et rendre un rendez-vous sans attendre avec celui qui vous inspire le plus.
• Vous engager dès la fin de la première rencontre (à moins d’une erreur de casting manifeste…), moralement et financièrement (acompte, mensualité, cotisation…).
• Aller à la première leçon…

Les trois premiers points doivent pouvoir se faire dans la semaine. Ensuite, la date du rendez-vous et celle de la première leçon ne dépendent pas de vous. Mais votre rapidité à vous engager rapidement, si. Il est important de ne pas traîner. Cela vous sort de la simple résolution au conditionnel. Agissez !

Et après la première étape ?

Déjà, vous êtes sur les rails…

Après la première leçon, votre étape n° 1 est réussie. Vous êtes sur les rails ! Mais sur les rails seulement. Si votre projet final est « apprendre à chanter, devenir chanteur animateur et en faire un métier », vous avez encore pas mal d’étapes à concocter…

Sans doute, aurez-vous déjà une idée générale de ces étapes. Mais vous ne pourrez pas toutes les déterminer d’avance. En effet, cela peut dépendre de votre talent ou de votre absence de talent et de ce que le professeur aura constaté. Cela peut va probablement modifier le calendrier prévu. S’il s’avère que vous vous essoufflez, que vous chevrotez et votre articulation n’est pas top, vous allez même devoir rajouter des étapes.

Par exemple « maîtriser le souffle », « apprendre à poser la voix », « éliminer le chevrotement dans les notes tenues », « améliorer l’articulation ». Du coup, les étapes « chercher et trouver un musicien pour faire équipe », « réaliser avec lui un enregistrement pilote », « proposer mes services à des restaurants pour la Saint-Valentin pour me faire une expérience », « proposer mes services à des organisateurs de mariages ou d’évènements » vont devoir être repoussées d’autant.

Et vous devrez sans doute les réviser à intervalles réguliers. Peut-être serez-vous plus lent ou plus rapide que vous ne l’auriez cru. Vous devrez en tenir compte.

Vous êtes sorti de la zone de confort « bonnes résolutions »…

Quoi qu’il en soit, lorsque vous êtes rendu là, il est évident que vous avez définitivement quitté la zone de confort. Vous êtes désormais dans le train de l’action. À partir de ce moment, vous aurez parfois l’impression d’être en TGV ou, au contraire, de vous traîner dans un omnibus de campagne.

Si certaines étapes vous paraissent trop longues, il est probable que vous ne l’avez pas assez décomposée. Par expérience, je sais qu’une étape qui dure plus de trois mois est démobilisante. Ce serait le cas, par exemple, d’une étape « gérer le souffle, poser la voix, ne plus chevroter et mieux articuler »…

La règle d’or, c’est une chose à la fois. Et, de plus, chaque chose doit être elle-même décomposée en pas-à-pas comme le projet est décomposé en étapes.

Ce qui m’amène à expliciter la méthode PRESS, que vous avez déjà comprise, je pense. Cela peut s’énoncer ainsi :

« pour se réaliser, votre bonne résolution doit devenir un Projet Réalisable par Étapes Simples et Suffisantes« . Soit PRESS. Et les étapes, même si elles sont simples, doivent être elles-mêmes décomposées en points élémentaires.

Si j’osais, je dirais qu’elles doivent être SSD… c’est-à-dire Simples, Suffisantes et Décomposées !

En attendant, vous voilà avec une première étape décomposée en 5 points. Le mieux est d’avoir un cahier et de les écrire avec une case à cocher devant chacun. Dès qu’un point est traité vous cochez la case correspondante. Cela n’est pas anodin, vous allez voir pourquoi.

Pourquoi tant de précision pour une étape aussi élémentaire ?

J’ai anticipé votre question… La première étape se doit d’être basique. Il s’agit juste de se mettre à commencer quelque chose.

« Alors, pourquoi analyser et décomposer une première étape aussi basique, aussi peu ambitieuse ? Est-ce que ce n’est pas couper les cheveux en quatre ? ».

À cela je réponds qu’avec vos fameuses bonnes résolutions vous n’êtes arrivé à rien, faute d’analyse et faute de plan d’action. Eh bien ! Je vous propose d’analyser et de planifier, pardi ! Et si vous n’avez pas encore réussi avec vos résolutions, c’est que cette première étape n’est pas si élémentaire que ça du point de vue du passage à l’action. C’est là que ça bloque.

Ne soyez pas si critique

Alors pourquoi critiquer d’avance cette méthode (qui marche, je suis prêt à le jurer devant le tribunal de l’opinion) alors que votre absence de méthode ne vous a pas réussi ? D’autant qu’il existe bien des raisons pour devoir décomposer.

D’abord, cela fait surgir parfois des informations auxquelles vous n’auriez pas pensé. Par exemple, en recherchant les méthodes de chant proposées sur le marché, vous allez peut-être constater (je dis n’importe quoi) que l’une d’entre elles est déconseillée aux insuffisants respiratoires. Or, c’est justement votre cas…

Ensuite, parce que cela vous permet de ne rien oublier et de mieux gérer votre calendrier. Chaque point peut être affecté d’une date ou d’une durée. Alors que si vous écriviez uniquement l’intitulé de l’étape, vous fixeriez sa durée au doigt mouillé. La plupart du temps, avec cette « méthode, vous sous-estimez largement les durées.

Mais surtout, plus vous avez de points élémentaires, plus vous avez de cases à cocher ! Et plus vous vous sentirez avancer… Cela peut vous sembler risible, mais c’est ainsi. Même si vous savez que vous avez décomposé en partie pour cela. Le fait de le savoir ne change rien au sentiment positif de satisfaction que cela va engendrer. Et votre cerveau va se faire un plaisir de lancer une production de dopamine et de sérotonine !

Votre cerveau n’aime pas trop le changement…

Le fait est que nous aimons tous nos routines, notre confort journalier, nos itinéraires balisés… Ils nous simplifient la vie. Nos espoirs, nos rêves ne les mettent pas en danger. Au contraire, ils les agrémentent, ils rendent même la vie plus supportable dans les périodes difficiles. Vos résolutions, c’est pareil.

Seulement, en transformer une en projet, c’est une menace contre l’homéostasie. Avoir un projet, c’est sortir de la routine, c’est menacer un équilibre précaire. Et votre cerveau n’aime pas ça ! Il est, certes, toujours très réceptif à la nouveauté (c’est même une caractéristique utilisée dans la mnémotechnie), mais il y met des conditions.

Par exemple, à condition que ça ne vienne pas perturber vos comportements habituels, que votre humeur ne change pas, que vos routines ne soient pas altérées, etc. Son job, c’est de réguler, alors il régule ! Il vous suggère donc des tas de “bonnes raisons” pour ne rien changer à l’état actuel des choses…

Par exemple, c’est trop loin, c’est trop difficile, il faudra trop de temps pour y arriver, vous n’avez encore jamais fait ça, vous n’êtes pas préparé etc. Et si les cours ont lieu le soir, ça va vous empêcher de regarder vos séries à la télé…

Alors décidément, non, ce n’est pas pour vous. Continuer à rêver, au moins ça ne dépense pas d’énergie, ça ne remet pas en cause votre façon d’être ou de vivre. Bref, c’est mieux à tous points de vue.

Vous les reconnaissez, là, les perfides ritournelles de votre fidèle cerveau ? Il vous protège, vous surprotège même. Il fait son boulot après tout. Si l’être humain s’est imposé sur la Terre, c’est en partie parce qu’il a évolué lentement et qu’il a été prudent. Cette limitation des risques, c’est tout bénéfice pour l’espèce humaine…

Vous pouvez quand même ruser avec votre cerveau…

Vous voulez (vraiment) sortir de la résolution rêveuse et vous mettre en mode projet ? Eh bien, vous allez devoir ruser avec votre cerveau ! La chose étrange, c’est que, même si votre cerveau sait que vous allez ruser avec lui, il va se laisser berner quand même !

Faites-lui croire que vous n’avez pas de projet à long terme…

Pour cela, focalisez-vous uniquement sur votre mise en route, sur le passage à l’acte initial. Puis, plus tard, sur l’étape suivante. Et ainsi de suite. Mais surtout pas sur la ligne d’arrivée. Vous le savez bien, de toute façon, où vous voulez arriver.

Alors oubliez ça ! Faites comme si ça n’existait pas, faites comme le coureur avec ses poteaux de téléphone. Contentez-vous juste d’en rêver de temps en temps.

Vous focaliser sur le but ultime, (contrairement à ce que disent certains « coaches » qui n’ont sûrement pas fait psycho) c’est du temps perdu et de l’énergie gâchée. Vous perdrez courage et votre cerveau en rajoutera (sans même parler de votre entourage…).

Il vous secretez les bonnes hormones !

Si votre première étape est modeste (ici, suivre un premier cours de chant) et malgré tout décomposée en points successifs, tout change. Ces points sont assez banals, vous réussirez, vous serez satisfaits, votre cerveau ne va pas renâcler et va lancer la production des hormones qui vont bien…

Il va s’euphoriser tout seul, il sera berné et votre entourage aussi, qui se disait qu’une fois de plus vous alliez poursuivre une chimère. Quand vous serez arrivé à la fin du premier cours vous aurez pris votre élan. Certes, il faudra encore persévérer. Mais vous serez lancé.

Tout projet commence… par le commencement. C’est ce qu’oublient les bonnes résolutions, qui n’ont de bonnes que le nom et qui ne sont guère que des vœux pieux. Elles voient la fin, mais pas les moyens. Or, si vous ne vous donnez pas les moyens de commencer, vous ne commencez jamais.

Inversement, si vous vous donnez les moyens (et ils sont simples), vous… commencez. Et quand vous avez commencé, il est assez facile de continuer. Étape par étape, en vous focalisant sur un point à la fois. Et en cochant la case idoine quand le point est acquis.

Les bonnes résolutions c’est fini, votre projet est bien parti !

Maintenant que vous êtes lancé, ce serait ballot de vous arrêter en chemin. D’autant que, deux mois après vos débuts, vous avez fait le point avec votre prof. Il est encourageant. Votre lecture de partition est meilleure que vous ne le pensiez l’un et l’autre. Vous avez une bonne oreille.

Mais il y a aussi un bémol. Il vous a aussi fait prendre conscience de certaines faiblesses : vous stressez assez souvent et vous manquez alors de souffle. Résultat, vous chevrotez sur les notes tenues…

Du coup, votre deuxième étape s’est enrichie. Dans le pas-à-pas, vous avez dû rajouter un point, par exemple « faire un exercice respiratoire de cohérence cardiaque trois fois par jour » (Voir à ce sujet l’article qui vous explique  comment être zen au quotidien »). Ça, n’était pas prévu…

Alors, votre projet, c’est plus difficile que vous ne le pensiez sur certains points ? Votre motivation commence à fléchir ? Eh bien, c’est le moment de vous servir de l’outil anti-découragement !

Mesurez vos progrès

Rien de tel que de mesurer et visualiser ses progrès pour persévérer. Pour cela, vous avez le choix des moyens : les cases à cocher, les graphiques, les barèmes, les tableaux chronologiques où vous notez vos acquis.

Je suis un grand adepte des cases à cocher. Il y a une satisfaction, sans doute infantile, à cocher une case. Chaque fois, je me dis « ah, ça y est, ça, c’est fait « . Ça me donne vraiment le sentiment d’avancer. Mais je ne suis pas une exception, c’est pour tout le monde pareil. Vous n’êtes plus là, à espérer que votre résolution va « tenir », vous savez, vous voyez que vous êtes déjà en route.

Toutefois, il n’y a pas que les cases à cocher. Pour les progrès continus il vaut mieux que vous fassiez un graphique. Par exemple, si vous chevrotez systématiquement sur les notes tenues, vous pouvez noter combien de fois cela vous arrive pendant votre cours. Votre étape « ne plus chevroter » sera réussie lorsque le graphique tombera à zéro.

Quoi qu’il en soit, il est recommandé de choisir quelque chose de visuellement parlant : les cases à cocher le sont d’un seul coup d’œil, un graphique montant (progrès) ou descendant (élimination d’un défaut) l’est tout autant. Évitez plutôt les matrices ou les tableaux parce qu’ils demandent un effort d’analyse et de compréhension.

Conclusion

Maintenant vous voyez nettement, je pense, l’écart qu’il y a entre la bonne résolution qui ne vous mène à rien et le projet organisé qui vous permet de parvenir à vos fins. C’est toute la différence entre un but rêvé et des étapes réalistes.

Enfin, il est toujours important de mesurer vos progrès par rapport à votre point de départ. Et non pas par rapport à la distance qui vous sépare du but ultime… Au début, vous serez toujours trop loin et ça ne vous encouragera pas à persévérer.

Quitte à enfoncer le clou, je vous rappelle que la résolution vise le but ultime alors que le PRESS vise une étape à la fois, et encore, point par point, pas à pas.

De plus, il est tout aussi important de ne jamais vous comparer à quiconque. Comparez uniquement vos performances du moment à vos performances précédentes et regardez toujours d’où vous venez. Ne vous comparez qu’à vous-même !

Peu importe que d’autres avancent plus vite ou moins vite que vous. Vous n’êtes pas en compétition avec les autres. 

Allez, la répétition étant l’une des clés de la mémorisation, permettez-moi une petite dernière pour la route : pour devenir une réalité, une résolution de début d’année doit devenir un Projet Réalisable par Étapes Simples et Suffisantes.

PRESS !

Et vos étapes doivent être Simples, Suffisantes et Décomposées !

SSD !

Il me reste à vous souhaiter une excellente année 2019. Puissiez-vous laisser tomber vos bonnes résolutions sans engagement, être heureux et avoir plein de PRESS avec des étapes SSD pleines de petits pas-à-pas…