Quand vous pensez à votre mémoire, vous imaginez probablement un seul et même système. Cependant, notre cerveau utilise différents types de mémoire pour gérer les informations : sensorielle, à court terme et à long terme. Chacune a son rôle et ses spécificités, indispensables à notre quotidien.
Comment fonctionne la mémoire sensorielle ?
Imaginez-vous en train de marcher sur la plage. Le sable sous vos pieds, le son des vagues, l’odeur salée de l’océan… Ces sensations sont captées par la mémoire sensorielle, qui est en fait notre premier filtre d’information. Cette mémoire stocke une quantité incroyable de détails issus de l’environnement, mais pour une durée très brève, généralement de quelques secondes.
Elle est comme un kaléidoscope instantanée des stimuli sensoriels avant qu’ils n’entrent dans notre conscience ou soient oubliés. C’est grâce à elle que vous êtes capable de noter un changement d’ambiance dans une pièce ou de réagir à un son inattendu. Elle forme le socle de notre interaction avec le monde qui nous entoure.
Pourquoi la mémoire à court terme est-elle essentielle ?
La mémoire à court terme prend le relais de la mémoire sensorielle. Pensons à elle comme à un post-it mental où l’on note temporairement les informations dont on a besoin à l’instant. Typiquement, c’est la mémoire que vous utilisez pour retenir un numéro de téléphone juste le temps de le composer.
Mais sa capacité est limitée ! On estime qu’elle peut contenir entre 5 et 9 éléments pour environ 20 à 30 secondes. Ce n’est que si on répète ou manipule ces informations qu’elles pourront être transférées en mémoire à long terme.
C’est ici que les efforts pour améliorer sa mémoire deviennent intéressants, car diverses techniques peuvent aider à renforcer ce transit d’informations. Pensez notamment à des méthodes comme la répétition espacée ou l’élaboration, des concepts que vous pouvez approfondir en vous rendant sur une page explicative dédiée à la compréhension de la mémoire.
Enfin, la mémoire à long terme est celle qui nous intéresse tous : souvenirs d’enfance, savoir acquis à l’école, compétences… Contrairement aux deux précédentes, la mémoire à long terme peut conserver une quantité phénoménale d’informations pendant des durées qui peuvent s’étendre de plusieurs minutes à toute une vie ! Elle constitue la bibliothèque de notre existence. Sa compréhension et son optimisation sont cruciales pour enrichir notre vie et peuvent être soutenues par une compréhension de comment fonctionne la mémoire sur le plan neurologique.
En étudiant les différents types de mémoire et les stratégies pour les renforcer, nous pouvons non seulement améliorer nos capacités mnémoniques mais aussi mieux comprendre notre propre cerveau et être plus indulgent à l’égard de ses failles. Car après tout, oublier est aussi naturel que se souvenir.
FAQ sur les Types de Mémoire : Sensorielle, à Court Terme et à Long Terme
La mémoire sensorielle, c’est le forum des potins du cerveau, non ?
Drôles de potins ! Mais oui tout converge vers le cerveau que vous pouvez voir comme un forum si vous y tenez. La mémoire sensorielle (les mémoires sensorielles…) lui fournissent des data en continue. Et aussitôt qu’elle sont livrées elle les oublie aussitôt.
En clair, elle capture des informations via nos sens (vue, ouïe, etc.), et les expédie illico presto. Dans la plupart des cas, ça permet au cerveau de s’adapter. Par exemple, un bruit de voiture roulant à fond la caisse, lui permettra de vous stopper net alors que vous alliez traverser la rue.
L’exemple est un peu spectaculaire, pour la compréhension. En fait votre cerveau utilise toutes les informations qui paraissent utiles pour vous adapter en continu. Ne serait-ce que vous amener à trouver qu’il fait un peu frais et que ce serait une bonne idée de mettre un pull.
Sans que vous ayez besoin d’y prêter vraiment attention, vous faites des centaines d’ajustement par jour à partir des données envoyées par vos capteurs sensoriels. Dans une minorité de cas, parce qu’elles sont perçues comme ayant une importance particulière, ces informations vont passer dans la mémoire de travail où elles vont être traitées.
Des fois, quand je réfléchis, il m’arrive de m’y perdre et de ne plus savoir ce que je cherchais ou pourquoi je le cherchais. C’est normal ?
Ca dépend de la situation. Si tout va apparemment bien, si vous êtes reposé et si votre esprit est alerte… non, ce n’est pas normal. Mais si cette anomalie survient alors que vous êtes fatigué, épuisé, alors il est normal que vous pédaliez dans la semoule.
Votre mémoire ne suit plus, tout simplement parce que votre attention ne parvient plus à se fixer sur quelque chose. Conclusion, il est temps de vous reposer ou d’aller vous coucher.
La mémoire à long terme, c’est comme une bibliothèque ?
Un peu. Mais ce serait une bibliothèque étrange. Elle serait presque infiniment grande au regard de ce que nos sens peuvent appréhender. Dans cette bibliothèque un même souvenir serait stocké en morceaux sur différents rayons parfois très éloignés les un des autres. De plus, elle serait approvisionnée par un flux continu de nouvelles informations et la place des une et des autres varierait en fonction des arrivages…
Bref, la notion de bibliothèque c’est pas recevable si on tient compte de sont fonctionnement. Mais globalement sur le plan de l’usage, il est vrai que vos souvenirs sont bel et bien stockés en mémoire à long terme. Et, en cas de besoin, vous pouvez les retrouver, et les utiliser. Mais ils sont un peu plus difficile à retrouver qu’un livre dans une bibliothèque…
Parfois, j’ai une chanson qui tourne en boucle dans ma tête. C’est la faute à quel type de mémoire ?
Ce phénomène accrocheur, est appelé « earworm » en anglais, autrement dit « ver d’oreille » ! Certains y voient une collusion entre la mémoire à court terme et la mémoire sensorielle. Ca me laisse sceptique.
Il est clair que la chanson est passé un jour par votre mémoire sensorielle, puis votre mémoire à court terme, votre mémoire de travail et finalement votre mémoire à long terme. Sinon, elle ne vous reviendrait pas en boucle. Je doute qu’on sache expliquer aujourd’hui ce phénomène.
Malgré tout on peut remarquer que des mélodies sont particulièrement aptes à créer un ver d’oreille. Le Boléro de Ravel en est un bon exemple. Après une audition complète, on a encore la mélodie dans l’oreille, mentalement bien sûr.
Dans ce cas, c’est le côté répétitif qui est en cause, même si, malgré les apparences, ce n’est pas une répétition à l’identique. Une étude reste à faire pour déterminer comment se fabrique un ver d’oreille…
Je savais parler espagnol au lycée, et maintenant plus du tout… La mémoire à long terme démissionne parfois ?
Je ne pense pas. Il n’est pas sûr que mon exemple personnel soit le plus probant mais j’étais nul en anglais au collège. Le contraire de vous en espagnol. 30 ans plus tard, j’ai dû aller faire une formation aux USA. J’ai donc pris des cours d’anglais pendant un an avant de partir.
Au début de n’était pas brillant. Et puis au bout de 6 mois tout ce que je croyais ne pas avoir appris, m’est revenu en bloc. A partir de là s’est bien passé, merci. Ce qui ‘est revenu alors, c’est ce que je ne parvenais pas à me remémorer au collège. Etrange, non ?
J’en conclue qu’il ne faut pas désespérer de sa mémoire à long terme. Je suis persuadé que vous pourriez retrouver facilement votre niveau d’avant. En prenant quelques cours, en fréquentant des hispanisants, en allant en vacances en Espagne, en utilisant une application de révision… Essayez, vous verrez.
N’oubliez pas également, que faute de s’en servir, les circuit neuronaux dédiés à une compétence se désactivent progressivement. C’est comme un sentier dans la jungle par lequel on ne passe plus. Mais le sentier va se redessiner rapidement si on le remet en service.
Alors, pratiquez l’espagnol, et il va revenir.
Existe-t-il une astuce pour transformer ma mémoire à court terme en mémoire à long terme ?
C’est le principe même de la mémoire. Mais votre mémoire à court terme restera toujours à court terme et votre mémoire à long terme restera toujours à long terme. Il n’y a pas vraiment d’astuce pour ça mais vous pouvez faciliter le processus. par exemple en :
- utilisant fréquemment les informations que vous voulez retenir
- en faisant un résumé
- notant les point principaux, oui le plan
- dormant suffisamment
Ces différentes pratiques renforcent la consolidation mnésique.
Est-ce que trop utiliser la technologie peut nuire à ma mémoire ?
L’invention de l’écriture a été souvent vue comme néfaste pour la mémoire. Alors les aide-mémoire externes pensez donc ! Si vous avez vécu le temps où il n’y avait pas encore de téléphone portable, vous devez vous en souvenir : vous connaissiez par cœur les numéros de téléphone que vous appeliez fréquemment. Et maintenant ?
Il est normal que plus vous utilisez des mémoires externes, moins vous utilisez la vôtre. Et donc, que des circuits neuronaux se délitent. La seule question valide à partir de là c’est : utilisez-vous aujourd’hui votre mémoire pour retenir des choses nouvelles, que vous ne cherchiez pas à retenir autrefois.
Si votre réponse est oui, alors votre mémoire a changé de configuration mais il n’y a rien de nuisible pour votre mémoire. Ce serait le cas uniquement si vous vous serviez moins de votre mémoire aujourd’hui qu’avant, lorsque vous n’aviez pas de téléphone mobile.
Cela dit, il n’y a pas que le téléphone. Voyez le GPS par exemple. Hier, mon GPS m’a conduit au but en milieu dense en passant par un itinéraire alambiqué en raison des sens de circulation des voies de la ville. Je me suis demandé comment j’auras fait sans le GPS. Et pourtant, je le faisais bel et bien sans GPS autrefois.
J’ai complètement perdu cette compétence. Mais j’en ai acquis d’autres. Je tape au clavier aussi vite que mon ombre, j’ai dans la tête environ 200 mots de passe pour l’Internet, j’ai appris la vidéo et le montage vidéo, et j’en passe.
Ma mémoire ne travaille plus pour les numéros de téléphone et le itinéraires, c’est sûr. Mais elle travaille sur d’autres choses, souvent technos d’ailleurs. Je ne pense pas qu’elle en souffre pour autant. Elle s’adapte, c’est tout.
Comment puis-je vérifier que ma mémoire à long terme fonctionne toujours bien ?
Il faudrait lui faire passer à un entretien annuel… Actuellement il n’y a pas d’outil pour cela. Alors fiez-vous à votre capacité à vous rappeler des événements importants de votre passé, à reconnaître de vieilles connaissances ou à se remémorer sans peine les paroles de votre hymne national.
A priori si vous posez cette question c’est que votre mémoire fonctionne bien. Si c’était le contraire, vous le sauriez sans avoir besoin de vérifier !
Si vous remarquez des oublis fréquents ou des difficultés inhabituelles ou au contraire devenues constantes, il est peut-être temps de consulter un professionnel.
Est-ce que la mémoire est multitâche ?
On aimerait bien, mais hélas, le multitâche est un mythe. Vouloir faire plusieurs choses de front, c’est l’ennemi de la mémoire à court terme. C’est comme faire un sudoku, en vérifiant votre compte bancaire et en faisant le cuisine.
En réalité vous serez obligé de papillonner d’une activité à l’autre d’une façon hachée. Et il n’y a pas mieux que le travail en tranches pour faire monter le stress. De plus, ce sera bâclé.
En fait la mémoire n’est pas multitâche parce que l’attention elle-même ne l’est pas. Elle ne peut se fixer que sur une chose à la fois. C’est aussi bête que ça.
Y a-t-il des aliments qui peuvent booster mes différents types de mémoire ?
Des aliments pour la mémoire, oui. Certains sont bien connus pour soutenir les fonctions cérébrales et donc, par ricochet, la mémoire. Mais il n’en existe pas qui seraient spécifiquement recommandés pour la mémoire à court terme, d’autres pour la mémoire sémantique et encore d’autres pour la mémoire des lieux !
C’est global. Voyez les autres pages du site qui traitent de cela. Vous pourrez ainsi vous familiariser avec les acides gras essentiels comme les oméga-3 (pensez aux poissons gras), les antioxydants des baies…, vous apprendrez des choses sur le café et le chocolat noir… Etc. !
Attention, ces aliments ne vous feront pas devenir un génie de mémoire. En revanche ils contribuent à un cerveau en bonne santé.
