Facteurs influençant la mémoire : génétique, âge, santé ?

Dès qu’on s’intéresse à ce sujet, on se rend compte que sans la mémoire, notre vie serait du niveau de celle des éponges ou des vers de terre. Et encore, ces animaux-là ne sont-ils pas complètement dépourvus de mémoire. C’est presque ahurissant de voir à quel point la mémoire est essentielle à notre quotidien.

Cependant, cette faculté est loin d’être uniforme d’un individu à l’autre. Elle est certainement influencée par divers facteurs. La génétique joue-t-elle un rôle ? Ou notre état de santé ? Notre âge ? Voyons ça ensemble.

La génétique joue-t-elle sur notre capacité mémorielle ?

Ce n’est un secret pour personne que nos gènes ont une influence considérable sur qui nous sommes. Cela s’étend jusqu’à notre mémoire. Il n’est pas exclu que certains puissent disposer d’une capacité mémorielle prodigieuse mue par une prédisposition génétique.

Cela ne signifie pas que vous êtes condamné à une mauvaise mémoire si vos parents n’étaient pas des champions de mémorisation. Diverses stratégies peuvent optimiser votre potentiel de mémoire, quel que soit votre profil génétique.

Il est bon de savoir également que si l’intelligence n’est rien sans la mémoire, cette dernière peut toutefois se passer de l’intelligence. Jusqu’à un certain point du moins, en ce qui concerne les humains. En témoigne le « savantisme ».

On désigne par-là le fait que certaines personnes peuvent avoir une mémoire prodigieuse, bien que peu brillantes sur le plan de l’intellect, ou carrément handicapées sur le plan cérébral. On inclue aussi dans cette catégorie des personnes autistes qui ne manquent pas d’intelligence.

Mais si toutes se distinguent par leur extraordinaire mémoire, il est assez difficile de prétendre que c’est une effet de leurs gènes. Les études scientifiques sur « génétique et mémoire » que j’ai trouvées traitent essentiellement de la mémoire épisodique. Or celle-ci est par nature fortement corrélée aux comportements et habitudes de vie.

Pour le moment, nous n’avons donc pas de preuve qu’une mémoire exceptionnelle ou déficiente le soit pour des raisons génétiques…

L’âge et la santé sont-ils déterminants ?

L’âge

En vieillissant, il parait normal que nos capacités cognitives, dont la mémoire, connaissent un déclin. On parle souvent d’un déclin cognitif, motion que je conteste. Au risque de me répéter, je rappelle que les tests qui le « prouvent » sont tous chronométrés. Et qui on donne plus de temps au vieux qu’aux jeunes les résultats des uns et des autres se tiennent dans un mouchoir de poche.

Disons plutôt que les processus de mémorisation et de rappel peuvent devenir plus lents. Et donc la mémoire moins fiable. Ce phénomène est évidemment aggravé avec la démence sénile ou la maladie d’Alzheimer. En dehors de ces cas particuliers, accorder ou s’accorder plus de temps pour la mémorisation et pour se remémorer règle la question.

Mais il est vrai qu’on a du mal à passer plus de temps à apprendre, à mémoriser quelque chose quand on est plus âgé. C’est le gros problème… Nous avons tendance à ne pas y passer plus de temps que quand nous étions plus jeune. Est-ce un refus inconscient du vieillissement ? En tout cas pas seulement.

Car généralement nous savons même pas qu’il nous fait plus de temps. Cette réalité est peu connue. On se contente de croire que c’est la mémoire qui baisse avec l’âge. On s’intéresse alors à « muscler » sa mémoire grâce à une variété d’exercices cérébraux. Il suffit généralement de prendre le temps pour que ça s’arrange !

La santé

La santé globale joue un rôle indéniable. Une alimentation équilibrée, un sommeil suffisant et une activité physique régulière contribuent à une meilleure circulation sanguine dans le cerveau. Cela est bénéfique pour la cognition de manière globale. Et au premier chef pour la mémoire.

En outre, la gestion du stress est fondamentale. Du moins quand il est fort, car le stress chronique peut endommager l’hippocampe. L’alcool a des effets similaires. Or cette région du cerveau est essentielle pour la formation de nouvelles souvenirs. Tout ce qui se mémorise passe par l’hippocampe. Mais tout se que l’on se remémore aussi.

Le diabète, on n’y pense guère et pourtant… La Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health a publié en 2014 une étude portant sur près de 16.000 personnes pendant 25 ans. Une moitié était diabétique et l’autre non. Résultat : le « déclin cognitif » (vous savez ce que je pense de cette notion) se manifeste bien plus tôt chez les diabétique. Il serait 19 % plus élevé que chez les non diabétique. Toutefois ceux dont le diabète est strictement bien contrôle « perdent » moins.

Que peut-on conclure ?

En résumé, il est clair qu’on ne peut prouver que la génétique joue un rôle pour la mémoire. Mais l’âge et la santé ont un impact prouvée sur elle. Pour autant,  ce ne sont pas les seules variables. Chacun peut influencer positivement ou non sa mémoire par son comportement cognitif.

L’activité et la curiosité, les nouveaux apprentissages ont un effet positif. Votre mémoire ne se porte jamais mieux que lorsque vous vous en servez. C’est ce qui fait que beaucoup de personnes ont l’impression qu’elle s’étiole en période de chômage ou à la retraite. Mais ceux qui se trouvent des activités qui font marcher leur corps et/ou leur cerveau n’ont pas du tout ce sentiment.

Les bonnes pratiques et techniques existent. Se renseigner sur le fonctionnement de notre mémoire est déjà un pas dans la bonne direction. Le potentiel de notre cerveau est considérable. Il serait dommage de le laisser diminuer faute de stimulations.

FAQ: Facteurs influençant la mémoire : génétique, âge, santé ?

Ci-dessous quelques questions glanées ici ou là au fil des discussions

Est-ce que mes oublis fréquents viennent de mes gènes ou est-ce juste parce que je dors mal?

Les gènes, on n’a pas de preuve sérieuse, des études sont en cours. Donc, on oublie pour le moment. Une mauvaise hygiène de sommeil et largement suffisante pour entraîner des troubles de mémoire.

À quel âge dois-je commencer à m’inquiéter de ma mémoire qui décline?

On va être honnête, ceux qui parlent sans recul d’un déclin cognitif le relient souvent à la perte de neurones. Or les neurones, c’est dans la petite enfance qu’on en perd le plus. Quasiment la moitié tellement on en a en trop à la naissance. On en perd toute la vie.  Pourquoi voudriez-vos=us que tous nos neurones aient la même durée de vie ?

J’ai souvent lu que le déclin cognitif commence déjà vers 20 ans. Mais qu’il serait compensé par l’expérience accumulée jusqu’à un âge assez avancé. Je trouve ça absurde. Quand on parle de cognition, c’est le résultat qui compte. Or, au fil du temps (et donc de l’âge) et de l’accumulation de l’expérience, nous devenons plutôt meilleurs en terme de connaissances et de savoir-faire.

Et cela, malgré une perte continuelle de neurones. Nous savons que nos connaissances, nos souvenirs ne sont pas stockés dans les neurones mais plutôt dans les synapses et dans des « populations de neurones« . Il s’ensuit que la disparition d’un neurone dans un de ces circuit n’affecte pas la pérennité de l’information qu’elle contient.

Toutefois, certains peuvent ressentir de légers changements de mémoire dès la trentaine ou la quarantaine. C’est souvent très subtil. Mais en fait c’est souvent dans des moments de perturbations dans la vie. Par exemple, perte d’emploi, séparation, maladie, surmenage, changement de travail, déménagement, soucis divers. Cela ne remet pas en cause la qualité du système mnésique.

J’ai entendu dire que les poissons gras étaient bons pour la mémoire. Est-ce vrai ?

Réponse courte: oui. Vous pouvez très bien vous doper aux poissons gras ! Réponse plus longue : ce sont les oméga-3 qu’ils contiennent qui sont favorables au cerveau en général, à la cognition en particulier et à la mémoire en bout de course. Intégrer du poisson dans votre alimentation ne peut être que judicieux. Et manger moins de viande rouge également.

Pour renforcer ma mémoire, je fais des mots croisés tous les jours, c’est bien ?

Honnêtement ? bof… Plus vous en ferez et plus vous serez fort… en mots croisés ! Vos circuits de mémoire correspondant à votre compétence en mots croisés vont péter la forme. Mais ça ne va pas changer grand chose dans votre vie. A moins que vous ne la passiez à ne faire que des compétitions de mots croisés.

C’est un peu comme si vous deviez faire de l’exercice physique et que vous vous contentiez de faire travailler un seul doigt… Les circuits cérébraux qui s’occuperaient de ce doigt s’étofferaient sérieusement et deviendraient super efficaces.

Plus sérieusement, il vaut mieux diversifier vos entraînements cérébraux. Les mots croisés ne font pas appel aux mêmes circuits que la lecture. La pratique d’un instrument de musique fait appel à d’autres circuits. Etc. C’est toujours différent. Donc multipliez les pratiques.

Que ce soit assister à une conférence, jouer au bridge, jardiner, faire des mots fléchés, discuter de foot ou de peinture à l’huile avec des amis. Que ce soit voyager, bricoler, jouer aux devinettes avec les enfants, faire des charades, ou faire les courses en ne notant pas tout. Etc. Chaque pratique renforcera des circuits mnésiques différents et c’est ça qui compte.

Est-ce mort pour ma mémoire si je suis accro à mon smartphone ?

Huu, ça dépend de ce que vous entendez par « accro ». Si toute votre vie s’organise autour du téléphone, et que vous êtes incapable de vous en passer une journée, vous êtes sérieusement… déconnecté ! Pas du téléphone évidemment mais des relations humaines « en vrai ».

Votre cognition en souffre, votre raisonnement en souffre, vos décisions en souffrent, votre mémoire aussi.

Est-ce que c’est mort, comme vous dites ? Je veux croire que non. Mais je ne suis pas compétent pour vous aider à sortir de cette addiction. Il existe des consultations spécialisées pour cela.

Un petit verre de vin le soir, ça peut aider à préserver ma mémoire ?

Ah, on ne me l’avait pas encore faite, celle-là ! Vous allez sûrement me dire que le vin contient du resvératrol et que c’est bon  pour la peau… Mais pour le cerveau c’est une autre histoire. Il y a bien quelques études qui concluent à de meilleures performances des sujets à qui on a prescrit du resvératrol issu de la peau de raisin. Mais pas issu d’un verre de vin rouge !

Surtout le soir d’ailleurs. L’alcool assèche. Le cerveau n’a pas besoin de ça. L’alcool n’est pas comme le café qui a des effets positifs à petite dose et négatifs à haute dose. L’alcool n’a jamais d’effet positif sur la mémoire, quelle que soit la dose. Et vous essayiez plutôt un petit verre d’eau, hein ?

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