La gestion du temps influence-t-elle notre capacité à mémoriser?
Oui, en effet. Quand il s’agit d’améliorer l’efficacité de notre mémoire, se concentrer sur des exercices ou des techniques spécifiques ne suffit pas toujours. La gestion du temps et l’organisation jouent aussi un rôle clé dans notre capacité à garder les informations en tête. Et c’est le cas aussi de votre développement personnel. Bref, c’est tout un ensemble.
Mais revenons à nos moutons : avoir une routine bien établie et une bonne organisation peut considérablement améliorer votre efficacité cognitive.
D’autant que nous vivons dans notre monde en mouvement perpétuel. Nous sommes souvent sollicités par des distractions qui peuvent entraver notre concentration et affecter notre mémoire. Par conséquence, la gestion du temps devient une compétence essentielle pour se maintenir dans les rails. Cela devient une façon d’optimiser notre fonctionnement mental.
En planifiant votre emploi du temps, en établissant des priorités et en vous ménageant des plages de repos, vous pouvez accroître votre capacité à mémoriser et à traiter l’information. Parce que cela crée un environnement centré sur l’essentiel. C’est propice à l’encodage et au rappel des souvenirs.
Utiliser des outils d’organisation, comme des agendas ou des applications de gestion du temps, peut également vous aider à vous délester du stress de devoir tout retenir. En effet, libérer votre esprit de ces préoccupations laisse plus d’espace pour stocker et rappeler des informations importantes.
L’organisation personnelle est-elle primordiale pour une mémoire efficace?
C’est évidement cousin avec la gestion du temps. Une bonne organisation de votre environnement et dans vos activités quotidiennes limite le nombre de distractions. Cela permet de vous concentrer sur la tâche à accomplir. Un esprit clair et un espace de travail clair sont des alliés de poids dans l’optimisation de la mémorisation.
Par exemple, éliminer le désordre de votre bureau peut réduire la charge cognitive. En simplifiant on peut dire que votre esprit est un peu à l’image de votre bureau. Disponible ou encombré comme l’est votre bureau. S’il est bien organisé, sans distractions, toutes vos ressources mentales sont alors disponibles pour l’apprentissage et la rétention de nouvelles informations.
Cela dit, est-ce que la gestion du temps et l’organisation font des miracles ? Parfois oui. Pas toujours. Il y a d’autres leviers qui peuvent être actionnés. Rappelez-vous la confiance en soi, dans une page précédente.
Elle est également cruciale. C’est un cercle vertueux : une meilleure gestion du temps et une mémoire optimisée renforcent la confiance en nos capacités. Et réciproquement, avoir confiance en soi peut considérablement améliorer votre manière de gérer votre temps et vos méthodes de travail, affectant positivement votre mémoire.
De plus, il est bon de se rappeler que la gestion du temps et l’organisation ne sont pas des concepts figés, mais des compétences qui peuvent être améliorées avec le temps. En se posant régulièrement des questions sur nos méthodes et en cherchant à les ajuster pour mieux correspondre à nos besoins personnels, nous pouvons continuer à améliorer notre mémoire tout au long de la vie.
FAQ: Gestion du temps et organisation pour une mémoire efficace
Je fais des listes de tâches mais j’oublie toujours quelque chose. Que se passe-t-il dans mon cerveau ?
Auriez-vous une amnésie sélective des listes ? Plus sérieusement, il est quand même étrange d’oublier de faire quelque chose qui a été noté sur une liste. Vous oubliez de la consulter ? Normalement si vous traitez une tâche après l’autre, vous les ayez au fur et à mesure qu’elles sont terminées.
Comment pouvez-vous oublier ? Cela dit, il n’y a pas que les listes dans la vie. Vous savez, écrire des listes, c’est vieux comme le monde ou presque. Mais votre cerveau aime aussi les défis. Essayez d’utiliser des techniques de mémorisation actives, comme la répétition espacée ou les mnémoniques. Et puis, un coup d’œil avant de vous coucher, ça aide à graver ces tâches dans la mémoire à long terme.
A la place ou en complément des listes. Il ne faut pas hésiter à expérimenter.
J’ai lu quelque part que la méditation aide à la mémoire. Je dois vraiment me mettre au yoga et aux mantras ?
La méditation, c’est avant tout l’art de pleinement s’immerger dans le moment présent sans y participer. Cela vous rend plus conscient de vos pensées et de votre environnement, et ça, c’est super pour vos petites cellules grises. Alors oui, même quelques minutes par jour peuvent faire des petits miracles sur votre mémoire.
Quant au yoga, je n’ai pas l’expérience mais vous pouvez toujours essayer. Et les mantras… humm ce n’est peut-être pas la peine…
Existe-t-il un moyen infaillible pour ne jamais rien oublier ?
Pourquoi voulez-vous être infaillible ? Cela n’existe pas. En revanche il y a de bonnes pratiques. Il y a aussi des outils de gestion du temps. Par exemple le fameux Pomodoro qui ne nécessite qu’un minuteur de cuisine. Ou les techniques de répétition pour les étudiants.
Mais n’omettez pas le repos non plus. La surcharge mentale c’est comme un téléphone avec trop d’applis ouvertes : ça ralentit, ça freeze, ça bugge. Les pauses c’est un eu comme un reset.
Ca ne sera pas infaillible, mais ça ira dans le bon sens.
Je procrastine sans cesse. Est-ce que je suis paresseux ou est-ce que mon cerveau a besoin d’un reboot ?
Procrastiner ne me semble pas lié à la paresse. Les procrastinateurs se voient souvent obligés de mettre les bouchées doubles dans l’urgence. On ne peut pas dire qu’ils en fassent moins que d’autres. De deux choses l’une, ou vous êtes surmené et la procrastination est une excellent chose puisqu’elle vous oblige à vous reposer… Une sorte de reboot, oui.
Mais, si vous n’êtes pas surmené, alors vous avez un problème.
Lequel ? Manque de confiance en vous, vous, hésitation à vous lancer ? Anxiété paralysante ? Manque de décision ? Aquoibonisme ? Aversion ou manque d’intérêt pour ce que vous avez à faire ? La liste pourrait être allongée. Quoi qu’il en soit, si vous identifiez les problème, c’est après lui avoir trouvé une solution que vous ne procrastinerez plus.
Combien de pauses dois-je faire pour optimiser ma mémoire lorsque j’étudie ?
Il n’y a pas de règle d’or. Certains utilisent la méthode 25/5 — 25 minutes de travail acharné, suivies d’une pause de cinq minutes. Personnellement ça ne me convient pas du tout. Mais vous, peut-être que si. D’autres vous parlent de 55 minutes suivies de 5 minutes de pause. Ca me convient mieux, mais peut-être pas à vous.
Il faut expérimenter, il n’y a pas de règle absolue.
Y a-t-il une heure magique pour étudier ou travailler où ma mémoire sera au top ?
Là encore, c’est plutôt une affaire personnelle. Certains sont des lève-tôt et d’autres sont des oiseaux de nuit. Le « timing » optimal dépend de votre horloge biologique. Faites des tests, notez quand vous êtes le plus alerte et organisez votre emploi du temps en conséquence.
Vous êtes régi par des cycles auxquels vous ne prêtez pas attention. Eh bien, cherchez à les déterminer. Vous verrez qu’en journée, les moments de baisse de tonus reviennent assez régulièrement. Il en est de même pour les moments ou vous avez l’impression de carburer à plein régime.
Cela dit, on n’a pas toujours la possibilité d’organiser son emploi du temps à sa guise…
Comment la gestion du temps influence-t-elle ma capacité à me souvenir des choses ?
Cerveau ancien et cerveau moderne
Ca se passe en grande partie au niveau neurologique. Notre cerveau n’a pas beaucoup changé depuis les temps préhistoriques. On a juste gagné une fine couche de « petites cellules grises », comme dirait Hercule Poirot, collée sous la boite crânienne. Or, le mode de vie a beaucoup changé et, en dehors de cette couche, notre cerveau ne s’est pas vraiment adapté au changement.
Le « cerveau ancien », par exemple réagit toujours sur le mode « attaquer ou fuir » en cas de difficulté. Une réaction heureusement tempéré par le cerveau moderne qui vous prévient que ce n’est peut-être pas très adapté.
En cas de grosse peur, il est capable de vous faire vidanger vos intestins et votre vessie sans sommation. En même temps, il provoque une accélération cardiaque et une meilleure oxygénation musculaire… pour pouvoir fuir ou attaquer ! Est-ce adapté à la situation ? Non.
Nous avons hérité d’un cerveau qui voit le monde plein de dangers. Sa vigilance ne baisse la garde que dans les situations connues, répétitives, sans surprise. Etrangement, la curiosité et le désir de comprendre se sont greffés sur ce cerveau hyper vigilant.
C’est probablement pourquoi les hominidés dont nous descendons ont fini par conquérir le monde. Nous avons aujourd’hui un cerveau paradoxal: à la fois vigilant, routinier et aventureux.
Alertes versus attention
Il faut comprendre que pour mémoriser il faut être attentif à l’information qui nous importe. Ce qui suppose que notre cerveau soit « tranquille ». D’où la nécessité d’un endroit calme et sans sollicitations susceptibles de le mettre en alerte.
En cas d’alerte, il va utiliser des ressources internes pour réévaluer la situation dans laquelle vous vous trouvez. Pendant un moment vos ressources attentionnelles vont chuter. Et il faudra un certain temps pour qu’elles retrouvent leur niveau précédent l’alerte. Or, une infinité de petits riens sont autant de mini alertes qui dont détourner votre attention.
C’est probablement un héritage des temps anciens où la survie dépendait de l’analyse correcte des bruits inhabituels, des changements dans l’ambiance sonore, des formes que l’on voyait s’approcher, des odeurs etc. Aujourd’hui notre survie n’est plus en cause (ou très rarement !) mais notre cerveau ancien, lui, ne le sait pas.
La programmation au secours de l’efficacité
Quant à l’emploi du temps, cela passe par un autre processus. Les scientifiques voient le cerveau comme une machine à prédire. En effet, il est très doué pour l’anticipation à partir des données qu’il connait déjà. C’est pourquoi si vous travaillez toujours au même endroit, il suffit que vous vous y installiez pour qu’il se mette en mode « travail ». Un emploi du temps lui permet également d’anticiper ce que vous allez faire.
Et même si vous contentez de faire le matin une liste de choses à faire dans la journée, cela lui donne une visibilité. Toutefois, si vous pouvez programmer certaines tâches à jour et heures fixe, c’est encore mieux. Ca colle avec la tranquillité acquise par la routine.
Même des tâches qui sortent de l’ordinaire peuvent ne pas trop mettre le cerveau en alerte si elle sont prévues. A partir du moment où vous y réfléchissez un peu en avance, ce n’est plus une nouveauté. Et puis, décomposer une tâche nouvelle en plusieurs parties (ce qui suppose d’avoir compris l’articulation entre ces parties) la rend plus aimable à notre cerveau.
Que retenir de tout ça ?
Que tout cela favorisera la mémorisation. En effet, ce qui est bien compris et mémorisé sans avoir été parasité par de multiples détournements d’attention fait l’objet d’une fixation claire et solide en mémoire. Mais pour la remémoration ? Eh bien, l’expérience démontre que cela facilite la remémoration également.
C’est une constante : ce qui est mémorisé dans de mauvaises conditions (bruits, trop de chaleur, trop de froid, conversations ambiantes, distractions, téléphone…) n’est pas bien remémoré. Si les conditions sont bonnes c’est le contraire. On n’a pas besoin d’une autre boussole pour savoir comment agir.
Pourquoi j’oublie ce que je devais faire dès que je passe une porte ?
Ah, ce n’est pas systématique mais c’est quand même fréquent. On appelle l’effet de porte, l’effet de seuil, ou le door effect pour faire plus chic. C’est un classique. Ce n’est pas tellement la porte qui compte mais le changement d’univers. Ce dernier peut provoquer une sorte de reset mental.
Supposons que vous quittez votre lieu de travail pour aller chercher quelque chose dont vous avez besoin dans un local voisin. Votre cerveau quitte alors son mode travail… Et de ce fait, il perd les pensées, les soucis, les projets qui lui étaient lié. Moralité : vous ne savez plus ce que vous êtes venu faire ou chercher dans ce local.
Si ça ne vous revient pas, il suffit que vous retourniez d’om vous venez. Et là, à peine arrivé ça va vous revenir d’un coup ! Votre cerveau s’est remis en mode « travail » avec les préoccupations qui allaient avec.
Cela dit, ce n’est pas systématique. On peut très bien « passer la porte » en restant centré sur ce qui nous amène là. Cela dépend de plusieurs facteurs dont votre capacité à rester centré sur la tâche. Certaines personnes sont donc plus sujettes que d’autres à expérimenter l’effet de porte. Si ça vous arrive souvent, un bon moyen de l’empêcher consiste à vous répéter mentalement ce que vous allez faire juste avant et pendant le franchissement de la porte. Ca marche à tous les coups !